L'étude publiée ce jeudi par l'Insee porte sur le devenir en 2007 des 215.000 entreprises créées en France en 2002. Elle n'intègre donc ni les effets de la crise économique de 2008-2009, qui a multiplié les faillites, ni le boom des créations d'entreprises l'an passé avec le succès du nouveau statut de l'auto-entrepreneur. "Parmi les 215.000 entreprises créées en 2002, 52% existent toujours en 2007", écrit Sandra Déprez, auteur de l'étude, tout en notant que certains entrepreneurs ont pu vendre leur affaire ou cesser leur activité pour des raisons personnelles.

Le commerce, principal pourvoyeur des nouvelles entreprises en 2002 - une sur quatre - est aussi le secteur où elles sont les moins pérennes puisque seules 46% sont toujours en activité en 2007, relève l'étude.

A l'inverse, cinq ans après leur création, 62% des entreprises de transport sont actives. La pérennité est ensuite la plus élevée dans les activités immobilières (55% encore en activité après cinq ans), les services aux entreprises (54%), l'industrie hors agroalimentaire (54% également) et la construction (51%).

Par ailleurs, quel que soit le secteur, le démarrage apparaît comme une période cruciale: 12% des entreprises créées en 2002 n'ont pas atteint leur premier anniversaire, selon l'Insee. Plus le créateur investit initialement - dans les locaux, achat de matériel, constitution de stocks par exemple - , plus l'entreprise est pérenne. "Les entreprises créées avec au moins 80.000 euros d'investissement sont, toutes choses égales par ailleurs, 1,7 fois plus souvent actives en 2007 que celles créées avec moins de 2.000 euros", précise l'étude. De même, les sociétés se maintiennent plus longtemps que les entreprises individuelles: 59% des sociétés sont toujours actives cinq ans après leur création contre 47% pour les entreprises individuelles.

Le profil du créateur, son expérience professionnelle et ses diplômes influent également sur la pérennité. En 2007, 60% environ des entreprises étaient toujours actives lorsque le créateur avait une expérience d'au moins dix ans dans le secteur, ou lorsqu'il était diplômé de l'enseignement supérieur. En revanche, les entreprises créées par les jeunes et les femmes cessent plus rapidement. Les moins de 30 ans représentent 20% des créateurs mais leurs entreprises sont encore 46% en activité en 2007, contre 54% pour celles créées par les 30-50 ans.

Le résultat pour les entrepreneurs de 50 ans et plus est proche de celui des 30-50 ans jusqu'à la quatrième année mais est ensuite faussé par des cessations d'activité choisies en fin de carrière professionnelle, remarque encore l'Insee. Les femmes ne représentent que 27% des créateurs et leurs entreprises sont moins pérennes avec 49% toujours en activité cinq ans après, contre 53% des entreprises créées par les hommes, mais là aussi des éléments extérieurs entrent en compte comme la conciliation de la vie familiale et du travail.

Un ultime facteur concerne le développement de l'entreprise. Plus leur chiffre d'affaires est important et plus elle embauche de salariés, plus leurs chances de survie augmentent. Les entreprises dont le chiffre d'affaires était supérieur à 300.000 euros après trois ans d'existence étaient 3,2 fois plus souvent actives en 2007 que celles dont le chiffre d'affaires n'excédait pas 15.000 euros.

De 215.000 en 2002, le nombre de créations d'entreprises est passé à environ 570.000 en 2009 grâce au succès du nouveau statut de l'auto-entrepreneur, qui a séduit quelque 300.000 personnes. Le bilan sera publié mardi prochain par l'Insee. Mais avec la crise, le nombre de faillites devrait parallèlement avoir atteint un record à plus de 67.000, selon les estimations de l'assureur-crédit Euler Hermès Sfac.