Le conseil d'Etat retoque le grand contournement ouest de Strasbourg

L'objectif de cette nouvelle autoroute était de soulager le trafic de transit de l'actuelle rocade ouest de Strasbourg qui voit en moyenne défiler 170.000 véhicules par jour
(Crédits : MorBCN)

Par décret en date du 24 janvier 2008, le ministère du développement durable avait donné son feu vert au projet de grand contournement ouest (GCO) de Strasbourg au grand dam des associations écologistes qui le combattent depuis son origine. Mais celles-ci vont peut-être réussir à avoir la peau de ce projet vieux de plus de quarante ans puisque sa genèse remonte à l'année 1965. le rapporteur public du Conseil d'Etat a en effet proposé jeudi à ses pairs d'annuler la déclaration d'utilité publique. Et comme les conclusions du rapporteur sont très généralement suivies par le Conseil d'Etat, voilà désormais le projet extrêmement fragilisé pour ne pas dire définitivement abandonné.

Au départ l'objectif de cette nouvelle autoroute était, selon ses partisans, de soulager le trafic de transit de la rocade ouest de Strasbourg qui voit en moyenne défiler 170.000 véhicules par jour, avec des pointes pouvant atteindre les 200.000 voitures et camions. Outre le désengorgement du trafic passant par la capitale alsacienne il s'agissait également d'améliorer les relations entre les villes moyennes de la région et à desservir les pôles d'activité existants. Tel que conçu par les professionnels le projet, d'une longueur d'environ 24 kilomètres, comportait la réalisation de quatre échangeurs, d'une tranchée couverte et d'un viaduc, d'équipements de services du type stations services et aires de repos pour les automobilistes.

Les associations environnementales se sont réjouies de la sentence des juristes du Palais royal car elles estiment que le projet du GCO contrevient aux engagements du Grenelle de l'environnement. Lors de son discours de clôture du Grenelle, le 25 octobre 2007, le président de la République s'était en effet prononcé sur les voies rapides et de l'opportunité, notamment au regard du réchauffement climatique, d'en rallonger le réseau déjà fort de ses 8.296 km. Proposant d'appliquer "immédiatement" les principes du Grenelle "à la politique des transports", Nicolas Sarkozy avait décidé qu'à partir de ce jour « la priorité ne sera plus au rattrapage routier mais au rattrapage des autres modes de transports ». Le chef de l'État n'a certes pas retenu le principe d'un moratoire sur les autoroutes réclamé par les écologistes, mais avait prévenu : "Les décisions non écologiques devront être motivées et justifiées comme dernier recours."

"Cet avis démontre par l'absurde que la précipitation avec laquelle le ministre de l'Ecologie a décidé de déclarer cette autoroute d'utilité publique était incohérente avec les grands discours sur le climat et la préservation de la biodiversité » estime Stephen Kerckhove, porte-parole de l'ONG Agir pour l'Environnement qui se réjouit par ailleurs que "Le double-discours de l'Etat en matière climatique a été ainsi été sanctionné par le rapporteur public !".Interrogé le ministère du développement durable a déclaré "n'avoir aucun commentaire à faire".
 

Commentaire 1
à écrit le 21/01/2010 à 20:57
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cette ville va étouffer sans ce contournement. C'est la seule agglomération ou il faut traverser toute la ville pour aller du Nord au Sud et de l'Est à l'Ouest. Comme capitale de l'Europe on peut faire mieux. Et ce n'est pas en rajoutant des trains o...

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