Site Philips de Dreux : la justice ordonne la reprise du travail

Le tribunal de grande instance de Chartres a ordonné, ce vendredi, dans un jugement en référé, la reprise du travail sur le site Philips de Dreux, fermé par la direction depuis lundi, et la suspension du plan social en cours. La production reprendra dès lundi.

"Il n'y aura plus d'emplois Philips à Dreux prochainement", avait réaffirmé ce vendredi matin le président de Philips France, Joël Karecki, lors d'une conférence de presse à Paris. Le site était fermé depuis lundi. Mais, coup de théâtre, le tribunal de grande instance de Chartres vient d'ordonner la reprise du travail - sous peine d'une astreinte de 25.000 euros par jour - et la  "suspension du projet de licenciements collectifs" dans l'attente d'une meilleure consultation des représentants du personnel.

Dans la soirée, la direction de l'entreprise a indiqué que la production reprendra dès lundi prochain.

Les syndicats FO et CGT et les élus du comité d'entreprise avaient saisi le TGI de Chartres en référé lundi à la suite de la décision de Philips d'arrêter la production avant d'avoir notifié aux salariés leur licenciement. Les syndicats et les élus du personnels avaient également saisi la justice pour faire reconnaître "l'absence d'avis du comité d'établissement et du comité central d'entreprise" sur le plan social. Cet avis - qu'il soit favorable ou non - doit être rendu pour que la procédure d'information-consultation des instances représentatives du personnel soit considérée comme close.

"Brutalité" de la fermeture

Depuis octobre, le personnel sait que la direction veut fermer le site d'assemblage de téléviseurs à écran plasma, déjà touché par deux plans sociaux, l'un en 2005 (350 emplois supprimés) et l'autre en 2008 (279 emplois supprimés), en raison de pertes importantes, de 413 millions d'euros en 2008.  Les 212 salariés de l'usine avaient reçu samedi 13 février une simple lettre les invitant à ne plus se rendre à leur poste de travail, sans se voir notifier leur licenciement. Ils avaient trouvé les portes closes le lundi suivant.

Cette semaine, le ministre s'était déclaré "choqué" de la "brutalité" avec laquelle l'usine avait été fermée et la production arrêtée. Joël Karecki avait reconnu "un certain nombre de problèmes de communication" qui avaient été "difficiles à vivre par les salariés". "L'obligation que l'on a eu de proposer les jobs en Hongrie à 450 euros, qui est une obligation légale pour une entreprise internationale comme la nôtre, [a été] quelque chose de dramatique en termes d'impact", avait-il reconnu.

A l'ssue d'une réunion jeudi avec le ministre de l'Industrie, Christian Estrosi, la direction de Philips Dreux avait autorisé les salariés de l'usine à accéder au site, notamment pour venir chercher des effets personnels. Elle s'était également engagée à reprendre le dialogue avec les instances représentatives du personnel.

Le climat social est décidément tendu en France ces derniers jours avec, outre ce conflit chez Philips, celui chez Ikea pour les salaires ou chez Total sur les raffineries et la menace de fermeture du site de Dunkerque. L'annonce d'augmentation des dividendes par les entreprises cotées alors que les hausses de salaires restent limitées - sauf chez EDF où le nouveau PDG a conclu avec les syndicats un accord prévoyant une hausse des salaires de 4,4% cette année - ne risque pas de calmer les esprits.


 

 

 

Commentaire 1
à écrit le 20/02/2010 à 10:22
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Ridicule satisfaction du délégué FO: cela rappelle l'affaire LU, filiale d'un groupe reconnu, paraît-il, pour un groupe "social". Le retour sur terre sera d'autant plus amer: contrairement à LU qui affichait des bénéfices mais pas une rentabilité suf...

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