Nouvelle journée d'action dans les crèches ce jeudi

Les professionnels de la petite enfance ont manifesté ce jeudi à l'appel du collectif "Pas de bébé à la consigne !". Ce dernier s'oppose à un décret qui doit permettre d'augmenter les capacités d'accueil dans les crèches et d'assouplir les niveaux de diplômes demandés des équipes encadrantes.

Les professionnels de la petite enfance font grève et manifestent une nouvelle fois ce jeudi,  à l'appel du collectif  "Pas de bébés à la consigne!". A Paris, une manifestation, partie vers 10 heures de Port-Royal a rassemblé 10.000 personnes selon les organisateurs, 4.700 selon la police, soit autant de manifestants que lors de la dernière journée d'action le  11 mars.

Le mouvement a été relativement bien suivi en province : à Marseille par exemple, sur les 60 crèches municipales, 55 étaient touchées par le mouvement. A Montpellier, 18 crèches sur 32 devaient être fermées tout ou partie de la journée. A Strasbourg, sur les 28 établissements gérés par la ville, 23 devaient être fermés avec 80% d'employés en grève . A Metz, 70 des 150 professionnels de la petite enfance étaient en grève.  A Rennes, la mairie comptait près de 50% de grévistes.
A Bordeaux, 57% des salariés se sont déclarés grévistes avec 27 établissements partiellement ou complètement fermés sur 30.

Plus d'enfants et moins de compétences

Le collectif "Pas de bébés à la consigne" s'oppose à un assouplissement des règles d'accueil dans les crèches et continue de demander le retrait d'un décret qui doit permettre d'augmenter ponctuellement les capacités d'accueil et de réduire le nombre de personnels diplômés (auxiliaire de puériculture, éducateur de jeunes enfants...) au profit de personnels moins qualifiés, comme les titulaires de CAP Petite enfance.

Le décret, actuellement au Conseil d'Etat, doit être publié "prochainement" selon le secrétariat d'Etat à la Famille, Nadine Morano, qui a écrit la semaine dernière à quelque 10.000 établissements pour "expliquer" le texte et "rassurer" les professionnels.

Nadine Morano a notamment rappelé que le taux d'encadrement - un adulte pour cinq bébés et un adulte pour huit enfants qui marchent - n'était pas modifié. Et qu'il s'agissait, en permettant un accueil ponctuel en surnombre, de répondre à la demande de places.  La secrétaire d'Etat a contesté à plusieurs reprises l'idée selon laquelle les crèches seraient surchargées en France, rappelant que leur taux moyen d'occupation était de 67% seulement.

Quant aux craintes exprimées vis-à-vis du recrutement de titulaires de CAP Petite enfance, Nadine Morano a souligné que ces personnes devraient avoir "trois ans d'expérience" et que leur recrutement est "aussi un moyen de pallier les difficultés de recrutement de personnel diplômé".

Les professionnels de la petite enfance craignent pour leur part que l'accompagnement des enfants pâtissent de ces nouvelles règles et mènent à un travail "à la chaîne" qui laissera peu de place à la prise en compte de l'individualité de chaque enfant et à l'atablissement de liens avec les familles.


 

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