Retraite : Sarkozy ouvert à des "évolutions" jusqu'en septembre

Nicolas Sarkozy a ouvert la voie vendredi à des "évolutions" de son projet de réforme des retraites, sur son volet pénibilité notamment.

Le débat concernant les retraites continue. Nicolas Sarkozy a demandé vendredi au ministre du Travail, Eric Woerth, de proposer des "évolutions" d'ici septembre au projet gouvernemental de réforme des retraites , qui n'est pas modifié dans l'immédiat.  Ces évolutions pourront porter sur les questions de pénibilité, de carrières longues et la situation des personnes relevant de plusieurs régimes de retraite (les polypensionnés), précise la présidence de la République dans un communiqué.  Eric Woerth avait d'emblée exclu de revenir sur la mesure phare du projet présenté mercredi : le relèvement de 60 à 62 ans de l'âge légal de la retraite d'ici 2018, auquel s'opposent la quasi-totalité des syndicats.

Après avoir rencontré les partenaires sociaux pour discuter du projet, le ministre avait dit jeudi que des évolutions sur ces trois points (pénibilité, carrières longues et polypensionnés) étaient souhaitées par les syndicats et pourraient être étudiées. Lors d'une réunion d'arbitrage vendredi à l'Elysée, "le président de la République a rappelé son attachement à une réforme efficace et juste. Il considère de son devoir d'apporter les solutions permettant de sauver notre régime de retraite par répartition", écrit la présidence dans un communiqué.  "Ces solutions doivent être justes et protéger tout particulièrement les travailleurs ayant eu une vie professionnelle plus dure que les autres", poursuit le texte.

La réforme vise à juguler les déficits croissants des régimes de retraite pour rétablir l'équilibre en 2018, principalement en modifiant des paramètres démographiques.  Elle doit être présentée en conseil des ministres le 13 juillet, en septembre à l'Assemblée nationale et en octobre au Sénat. Jugeant ce projet injuste, l'intersyndicale espère que la journée de mobilisation du 24 juin permettra de prouver au gouvernement que sa réforme sera combattue vigoureusement à la rentrée durant le débat parlementaire.

Six syndicats appellent à cette nouvelle journée de grèves et de manifestations. Force ouvrière, qui faisait jusque-là cavalier seul contre le projet, n'exclut plus de rejoindre le mouvement. La confédération se prononcera lundi. L'opposition de gauche, en particulier le Parti socialiste, promet elle aussi de lutter contre le projet du gouvernement. Selon un sondage TNS-Sofres-Logica pour Europe 1 diffusé vendredi, 66% des Français trouvent le projet injuste et 55% se disent défavorables au report à 62 ans de l'âge légal. Les sondés se disent prêts à manifester à 39% contre ce projet, 19% de manière certaine et 20% de manière probable. Ce taux est similaire à celui d'un autre sondage publié en avril.

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