Retraites : CGT et FO boudent l'ultime round

Le ministre du Travail, Eric Woerth, reçoit les partenaires sociaux pendant encore deux jours pour ajuster la réforme des retraites annoncée mercredi. La CGT et Force Ouvrière ont décliné l'invitation. Les syndicats se préparent à manifester le 24 juin.

Le ministre du Travail, Eric Woerth, reçoit les partenaires sociaux jeudi et vendredi pour d'éventuels ajustements au projet de réforme des retraites qui, présenté mercredi, a soulevé de vives réactions. Il a cependant averti qu'il ne reviendrait pas sur le relèvement de 60 à 62 ans de l'âge légal du départ à la retraite d'ici à 2018.

Le blocage sur ce point crucial du projet, qui doit être bouclé vendredi soir, a poussé la CGT et Force ouvrière à décliner l'invitation du ministre.

La réforme vise à juguler les déficits croissants des régimes de retraite pour rétablir l'équilibre en 2018.  Le gouvernement attend des nouvelles mesures 18,6 milliards d'euros de recettes supplémentaires par an.

Position du Medef

Première à être reçue au ministère, la présidente du Medef, Laurence Parisot, a réitéré son soutien au relèvement de l'âge légal. "Nous sommes, nous les entreprises, prêtes à nous engager sur des politiques de ressources humaines, des politiques de formation, pour intégrer l'évolution" de la durée d'activité, a-t-elle souligné.

La présidente du Medef s'est en revanche étonnée du dispositif prévoyant de taxer les plus-values de cession mobilières dès le 1er euro et non plus à partir de 27.000 : "Ce sont principalement les épargnants les plus modestes qui vont être impactés", a-t-elle déclaré.

La "retraite pour pénibilité " proposée par le gouvernement mérite encore "réflexion", y compris "à l'intérieur du Medef", a indiqué également Laurence Parisot. "Nous avons des échanges à avoir entre experts à l'intérieur du Medef et avec les branches professionnelles qui sont les premières concernées", a-t-elle déclaré. Le gouvernement propose de maintenir la retraite à 60 ans pour les salariés pouvant prouver un taux d'incapacité d'au moins 20%.

Mobilisation du 24 juin

Pour sa part, l'intersyndicale (CGT, CFDT, FSU, Solidaires, Unsa), réunie jeudi au siège de la CGT à Montreuil, a de nouveau appelé les Français "à participer massivement à la journée de grèves et de manifestations du 24 juin" afin de dépasser le million de manifestants revendiqués le 27 mai.

Les cinq organisations syndicales "affirment que la réforme proposée est inacceptable, injuste, essentiellement à la charge des salariés, comptable et de court terme, sans réponse aux vraies questions". Elle se réunira le 29 juin pour décider d'éventuelles nouvelles actions pendant l'été et à la rentrée, a-t-elle dit dans un communiqué.

"Je pense que le 24 juin, la mobilisation sera certainement forte. Nous l'attendons, nous ne la redoutons pas", a reconnu le ministre du Travail ce jeudi sur RTL. Force ouvrière, qui faisait jusque-là cavalier seul contre le projet du gouvernement, n'exclut plus de rejoindre le mouvement et se prononcera lundi prochain sur la question.

Le ministre du Travail et le sécrétaire d'Etat à la Fonction publique, Georges Tron, devaient encore recevoir jeudi le président de la CFTC, Jacques Voisin, le secrétaire général de la CFDT, François Chérèque, et s'entretenir au téléphone avec Jean Lardin (UPA). Seront reçus vendredi Bernard Van Craeynest (CFE-CGC) et Alain Olive (Unsa).

La réforme doit être présentée en conseil des ministres le 13 juillet, en septembre à l'Assemblée nationale et en octobre au Sénat. Une ultime réunion d'arbitrage se tiendra vendredi en fin de journée à l'Elysée pour examiner d'éventuelles modifications au projet, a-t-on appris auprès de la présidence de la République.

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