La Banque de France a fini d'enquêter sur d'importants retraits en espèces sur un compte appartenant à Liliane Bettencourt, qu'une banque n'aurait pas signalé malgré ses obligations légales, affirme Paris Match.

L'hebdomadaire écrit mercredi sur son site internet que l'Autorité de contrôle prudentiel (ACP), adossée à la Banque de France, tient secrets les résultats de l'enquête sur le compte de l'héritière de L'Oréal mais pourrait sanctionner l'établissement de fortes amendes voire du retrait d'agrément.

Les banques françaises ont l'obligation de signaler à Tracfin, organisme antiblanchiment dépendant des ministères de l'Economie et du Budget, les "flux atypiques" sur un compte bancaire, explique Paris Match.

Concernant Liliane Bettencourt, dont les dons à des partis politiques sont au centre d'une tempête politico-judiciaire qui éclabousse le ministre du Travail Eric Woerth, les retraits pouvaient atteindre, selon le magazine, 145.000 euros par mois.

"L'Autorité de contrôle prudentiel n'a pas coutume de confirmer ou de démentir l'existence d'enquêtes et n'apporte aucun commentaire sur cette information", a dit une porte-parole de la Banque de France.

Les retraits d'espèces sur les comptes de la milliardaire sont l'un des aspects de la tentaculaire affaire Bettencourt.

La brigade financière cherche à savoir si des enveloppes d'argent ont été remises à des hommes politiques par l'héritière de L'Oréal, comme l'affirment son ex-comptable et son ex-secrétaire, ou s'il s'agit de simples allégations.

L'hebdomadaire Marianne a écrit en juillet que la banque Dexia avait refusé un retrait de 500.000 euros en liquide début 2007. Paris Match ne précise pas quelle banque est concernée par l'enquête.

L'ex-comptable des Bettencourt, Claire Thibout, a expliqué devant la police qu'elle retirait jusqu'à 50.000 euros en espèce par semaines dans deux agences de la BNP de Neuilly et Paris. La BNP n'a pu être jointe dans l'immédiat.