Retraites : les syndicats annoncent une nouvelle mobilisation pour le 23 septembre

Malgré les annonces présidentielles de ce mercredi matin sur la pénibilité et les carrières longues, une partie des syndicats a appelé à une nouvelle mobilisation contre la réforme des retraites le 23 septembre.

A l'issue d'une réunion qui s'est tenue dans l'après-midi, une intersyndicale (CGT-CFDT-CFTC-CFE/CGC-FSU-Unsa), sans FO et Solidaires, a annoncé une nouvelle nouvelle journée de mobilisation contre la réforme des retraites pour le 23 septembre. 

Les six organisations appellent par ailleurs à faire du 15 septembre "une journée forte d'initiatives et d'interpellations des députés, des membres du gouvernement et du président de la république". C'est en effet le 15 septembre qu'est prévu le vote du projet de loi à l'Assemblée nationale, en première lecture : un vote presque acquis puisque l'UMP y bénéficie d'une majorité écrasante.

En décidant d'une nouvelle journée de manifestations, les syndicats souhaitent montrer que les annonces de Nicolas Sarkozy ce matin, sur la pénibilité et les carrières longues, "ne modifient pas le caractère injuste et inacceptable de la réforme", et ne tiennent pas compte du mécontement manifesté lors de la mobilisation de mardi, qui a rassemblé de 1,1 à 2,5 millions de personnes selon les sources.

"Les réponses apportées aujourd'hui par le président ressemblent à du bricolage" et "sont la conséquence du refus d'une vraie mise à plat du système et d'un débat de fond", a estimé la CFDT dans un communiqué, après les annonces du chef de l'Etat ce matin.

"C'est véritablement une fin de non-recevoir à ce qu'ont dit les Français qui étaient dans la rue hier et surtout la majorité des Français qui soutiennent ceux qui étaient dans la rue", a indiqué à la presse le Premier secrétaire du parti socialiste, Martine Aubry. Cette dernière estime qu'il faut remettre à plat le projet gouvernemental et notamment modifier le financement des retraites, qui repose à 92% sur les salariés et les retraités, selon elle, tandis que les hauts revenus et la finance sont totalement épargnés.

Même mécontement du côté de Force ouvrière, dont le leader, Jean-Claude Mailly a déclaré ce matin sur France Info que les "avancées" prévues par le gouvernement étaient "insuffisantes". "Encore un effort, M. le président, bougez plus. Il faut réécrire complètement le texte", a-t-il déclaré.

Différer la réforme ?

Plusieurs économistes, sociologues connus ainsi que le secrétaire général de la CFDT François Chérèque demandent au final de différer la réforme des retraites jusqu'à la prochaine échéance nationale, la présidentielle de 2012, dans une tribune publiée dans Le Monde daté de jeudi. La réforme présentée par le gouvernement "ne garantit pas, à long terme, la pérennité de notre système par répartition", insistent-ils. "Après 2018, les déficits continueront à se creuser, alors que les ressources du Fonds de réserve des retraites [...] auront été mal utilisées", expliquent-ils.

Les nouvelles mesures annoncées ce matin sur la pénibilité et les carrières longues ont également inquiété le patronat, pour des raisons différentes. Ces proposisions "aboutiront à ce que près de 20% des départs annuels en retraite bénéficient d'un régime dérogatoire", s'est ainsi ému la CGPME. "Il y a là un risque non négligeable sur le bénéfice financier attendu de cette réforme", a-t-elle estimé.

De son côté, dans un communiqué, le Medef réaffirme la nécessité de sauver le système de retraite par répartition et prend acte de la volonté du président de la république d'apporter des réponses durables. Pour Laurence Parisot, présidente du Medef, "il en va de la confiance que notre pays peut nourrir en lui-même".

Le Medef considère "que l'allongement de la durée d'activité est le seul moyen d'éviter une baisse des pensions qui porterait atteinte à la cohésion sociale et une augmentation des prélèvements qui affecterait la compétitivité et l'emploi."

 

"Le gouvernement a annoncé des propositions pour mieux prendre en compte la question de la pénibilité, dans le respect de l'équilibre général de la réforme. Le Medef considère que tout doit être fait pour renforcer la prévention". Pour Jean-François Pilliard, président de la commission Protection sociale de l'organisation patronale, "le Medef prône activement auprès des entreprises une démarche de prévention et d'amélioration constante des conditions de travail".

 

"Pour accompagner ces actions une réforme de la médecine du travail est nécessaire. Dans cette perspective, le Medef sera particulièrement vigilant sur les modalités de gouvernance des services de santé au travail."

 

A noter que les dernières annonces de Nicolas Sarkozy devaient être examinées ce mercredi à 19 heures en commission à l'Assemblée et non à 20H45 comme prévu initialement, a annoncé le président de la commission des Affaires sociales, Pierre Méhaigherie.

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