Fiscalité du patrimoine, croissance, crise de la zone euro : les voeux de Christine Lagarde

Le ministre de l'Economie n'a exclu "aucune piste" en matière de fiscalisation du patrimoine, y compris celle de la résidence principale. Christine Lagarde a estimé que la croissance 2010 avait atteint "au moins 1,5% en 2010" et confirme que l'augmentation du Fonds européen de stabilité financière (FESF) est l'une des options envisagées par les pays de la zone face à la crise de la dette.
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Interrogée lors de ses voeux à la presse sur l'idée de taxer les plus-values immobilières sur la résidence principale, évoquée la veille par Nicolas Sarkozy, Christine Lagarde a répondu ce vendredi que c'était une des pistes envisagée. "Aucune piste ne sera écartée dans le cadre des travaux sur la fiscalité du patrimoine, celle là en sera une", a-t-elle précisée.

Le ministre a rappelé que le chef de l'Etat l'avait chargée, avec le ministre du Budget, François Baroin, "d'examiner la suppression éventuelle du bouclier fiscal et de l'impôt de solidarité sur la fortune (ISF)". "Il nous a également recommandé de le faire dans une neutralité budgétaire totale (...) Donc il va falloir faire les comptes et cibler que sera le plus efficace", a-t-elle poursuivi.

Concernant la croissance française, Christine Lagarde a estimé qu'elle s'était établie "à au moins 1,5%" en 2010, alors qu'elle tablait jusque-là sur "un gros 1,6%". L'Insee a révisé à la baisse, fin décembre, les chiffres de la croissance des deuxième et troisième trimestres, ce qui rend cet objectif plus difficile à atteindre. Pour 2011, le gouvernement espère voir le produit intérieur brut (PIB) de la France progresser de 2%, attente jugée trop optimiste par la plupart des économistes et des institutions internationales.

Quant à la fragilité de la zone euro face à la crise de la dette, l'augmentation du Fonds européen de stabilité financière (FESF), destiné à venir en aide aux pays de la zone euro en difficulté, est l'une des options envisagées par les pays de la zone face à la crise de la dette, a souligné Christine Lagarde. Pour elle, "ce n'est pas seulement une question d'argent". "La stabilité de la zone, la défense de ses membres, c'est à la fois une capacité de tir financier, et à cet égard une augmentation du Fonds européen de stabilité financière est une option que l'on regarde, bien sûr".


"L'architecture du Mécanisme de stabilité européen et ses conditions d'utilisation sont aussi un élément très important des travaux que nous menons actuellement", a-t-elle poursuivi. Le Mécanisme européen de stabilité (MES) est censé prendre le relais du FESF en 2013 pour doter la zone euro d'une institution permanente de stabilisation financière, à l'instar du Fonds monétaire international.

Christine Lagarde a refusé d'évoquer un "chiffrage" d'un possible relèvement du FESF, tout en expliquant que ce chiffrage aurait forcément lieu avant de soumettre les nouvelles modalités du fonds aux parlements nationaux. "Mais la capacité de tir, ce n'est pas suffisant", a-t-elle poursuivi, évoquant successivement une "offre globale" et une "palette" d'instruments.

Ce dispositif global pourrait comprendre, entre autres, "la faculté d'acquérir des titres sur le marché secondaire ou pas", a-t-elle expliqué, sans préciser si cette faculté pourrait être confiée au FESF ou au MES.

Commentaires 9
à écrit le 17/01/2011 à 21:12
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Mme LAGARDE ne s'habille pas dans des vêtements achetés chez Carrefour ! _ _ _ ses fringues puent le fric ! ce sont nos impôts encore qui financent ce luxe !

à écrit le 17/01/2011 à 21:08
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il est moral de taxer les belles plus-values faites sur l'immobilier (donc en dormant ) sur les 10 dernières années ! _ _ _ faut récompenser le travail , pas l'argent gagné sans efforts ! _ _ moi , j'ai déjà voté depuis longtemps ( je me suis...

à écrit le 17/01/2011 à 11:29
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Tout change, rien ne change. Allez-vous croire les propos des ministres et autres technocrates, sur ce sujet? Eux qui ont pour mode de fonctionnement quasi ''génétique'' de chercher et trouver où récupérer les sous nécessaires à assurer le train de v...

à écrit le 17/01/2011 à 9:44
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L'ISF est un impot absurde , il est anormal de payer sur des biens du patrimoine qui ne rapportent rien, mais etre imposés sur les biens du patrimoine qui rapportent, cela est logique.

à écrit le 17/01/2011 à 8:14
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si on veut alimenter la flambée de l'immobilier et la rareté de l'offre il n'y a qu'à continuer comme çà...

à écrit le 17/01/2011 à 6:47
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Il faudrait imposer un loyer fictif pour les résidences principales, puisque le revenu du capital est imposé, le loyer fictif pour la résidence principale devrait l'être aussi. Si je place 200.000 Euro à 4% je paye des impôts sur le revenu du capital...

le 17/01/2011 à 9:10
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Il faudrait aussi imposer le salaire fictif que vous auriez eu si vous étiez rentré à l'ENA. Vous avez trouvé l'idée géniale pour sauver les finances du pays : taxer des revenus qui n'existent pas. On peut aller loin dans le raisonnement et délirer s...

le 17/01/2011 à 10:52
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Cette fiscalité existe déjà... cela s'appelle l'impôt foncier, calculé justement sur la valeur locative théorique de votre bien, loué ou non... Ajouter une surtaxe sur la plus value du dit bien finira par s'appeler une taxe sur l'inflation (mais ils...

le 17/01/2011 à 10:57
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Sur le principe je suis d?accord avec vous. Si j?ai un capital placé financièrement, je paie des impôts sur le revenu de ce capital. Si avec ces revenus, je loue un logement, le bailleur de ce logement va payer des impôts sur les loyers encaissés. ...

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