Quand les agriculteurs préparent la relève au Salon de Paris

Alors que le Salon international de l'agriculture se termine ce week-end, la plus grande ferme de France mise sur la pédagogie vis-à-vis du public pour susciter soutien et vocations.
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Ils ont les yeux qui pétillent, le sourire aux lèvres et les mains dans la terre. Une dizaine d'enfants appliqués plantent des pensées, concentrés sur les conseils du jardinier. Parcours pédagogiques et ateliers ludiques ont fleuri un peu partout au Salon, avec un objectif : fêter l'agriculture et éveiller les jeunes à ses métiers. Une attention toute particulière leur est donc portée et cela porte du fruit, tant leur joie devant des porcelets tout rose, des poussins en train d'éclore ou des chevreaux qui tètent est communicative. Enfants fascinés par les animaux de la ferme, étudiants vétérinaires, futurs ingénieurs agronomes ou jeunes agriculteurs, la relève semble être prête.

"L'agriculture, des métiers à la mode", clament les publicités de la Fédération nationale des syndicats d'exploitants agricoles (FNSEA), qui cherche à revaloriser les métiers agricoles et susciter des vocations. Les jeunes sont courtisés et des pôles d'orientation sont mis en place pour les aider. Formations, stages, débouchés et aides financières sont ainsi abordés. Chaque année, 300 000 étudiants sont formés aux métiers de l'agriculture, de la forêt, de la nature et des territoires. Lycées agricoles et écoles d'agronomies sont d'ailleurs bien représentés au Salon, tel AgroParisTech, partenaire officiel de l'évènement.

"Après deux ans de classe préparatoire, je suis entrée dans cette école pour être ingénieur agroalimentaire", explique une étudiante parisienne. A la suite d'un BTS à l'Ecole supérieure d'agriculture d'Angers, Dorian, lui, a choisi une école de commerce pour travailler dans le marketing alimentaire international. "Mais pour l'instant, je vends le jus de pommes produit par mes parents", raconte-t-il.

Nouvelle génération

"Aujourd'hui, pas besoin d'avoir des parents paysans pour le devenir", disent les jeunes agriculteurs. Qui souhaitent mettre de côté les idées reçues au profit de la réalité du métier de paysan. Pour réussir, il ne s'agit pas d'hériter de terres. Il est indispensable d'être passionné et de se former. D'ailleurs, "la jeune génération d'agriculteurs est très compétente et bien formée, avec un niveau technique élevé, aussi bien en génétique qu'en alimentation", remarque Irmine Lavalade, vétérinaire sur le Salon. Elle se dit impressionnée par le nombre de jeunes des lycées agricoles, "passionnés et fiers de montrer leurs bêtes et leur savoir faire".

Une passion audacieuse et un choix de vie courageux, tant les conditions économiques des paysans sont précaires. "Je vis avec la moitié du Smic, alors que je travaille 365 jours par an", raconte ainsi Françoise Roch, productrice de pommes à Moissac dans le Tarn-et-Garonne. Car le travail est exigeant et il ne suffit pas de regarder pousser les pommes... A côté de son stand, un pommier, asse original, ploie sous les mots de soutien, à la place des fruits. "Vous avez un beau métier, continuez, nous vous soutiendrons toujours", peut-on lire...

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