Les postes d'enseignants chutent en primaire, mais ils progressent dans le supérieur

Alors que les professeurs des écoles protestent contre les milliers de postes supprimés chaque année depuis 2007, une étude du ministère de l'Enseignement supérieur indique que les effectifs enseignants ont progressé de 12% ces dix dernières années dans le supérieur.
On comptait 93.000 enseignants dans le supérieur en 2009-2010.

Tous les enseignants ne sont pas logés à la même enseigne... Depuis 2007, ceux du premier et du second degrés sont au régime sec en vertu de la fameuse règle du non remplacement d'un fonctionnaire sur deux partant à la retraite. En comptant les 16.000 suppressions de postes prévues à la rentrée 2011, ce sont pas moins de 65.000 qui auront été sacrifié sur l'autel de la réduction des dépenses de l'Etat. Et le budget 2012 devrait à nouveau programmer la suppression de 16.000 postes. Une rigueur d'autant moins appréciée par les enseignants du primaire que, comme l'a encore rappelé l'année dernière l'OCDE, c'est là où la France investit le moins et où les inégalités se creusent. Or 1.500 classes vont être supprimées à la rentrée 2011 et probablement 5.000 l'année suivante. Le Snuipp-FSU, principal syndicat du premier degré, a d'ailleurs manifesté sa grogne lors d'un rassemblement mardi à Paris afin de "rendre visibles" les nombreuses protestations actuelles au niveau local, de nombreuses communes perdant leur école.

A l'inverse, l'enseignement supérieur, déclaré prioritaire avec la recherche par le chef de l'Etat à son arrivée au pouvoir, bénéficie d'un régime de "faveur". Nicolas Sarkozy s'est engagé à abonder le budget des universités et des laboratoires de 9 milliards d'euros sur 2007-2012 et un gel des suppressions de postes de 2010 à 2013 (les 225 postes supprimés en 2009 ont été compensés financièrement). Selon une note d'information que vient de publier le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, l'effectif global des personnels enseignants du supérieur, "hors corps à statuts spécifiques", "progresse constamment, avec 1.200 personnes de plus que l'année précédente, soit une hausse de 1,3% (à 91.850). Une grande partie d'entre eux (57.700) sont des enseignants-chercheurs, "dont les effectifs ont progressé de 12,2% en dix ans". Une progression encore plus soutenue si l'on s'attache aux seuls enseignants chercheurs titulaires (+ 13,8%).

Précarisation

Ces grands tendances sont cependant à nuancer puisque si les effectifs ont bondi dans certaines disciplines (+ 35% en sciences économiques et de gestion, + 25% en sciences humaines, + 18,4% en mathématiques et en informatique), ils sont en recul régulier dans certaines sciences dures (-2,3% en chimie, - 11,3% en physique). Par ailleurs, tient à préciser l'étude, "cette croissance des effectifs observée sur douze années se poursuit légèrement depuis trois ans dans un contexte marqué par la diminution des effectifs de la Fonction publique". Autre bémol, l'augmentation de la proportion de professeurs non permanents, qui "a plus que doublé au cours des quinze dernières années et continue d'évoluer après quatre ans de stagnation", ce qui dénote une précarisation de la profession.

Commentaires 2
à écrit le 20/05/2011 à 10:56
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ah , enfin on réduit le déficit de l'Etat ! être parents est un choix aujourd'hui, donc les parents devraient davantage mettre la main à la poche! Quand je choisi d'aller au restaurant (source de joies là aussi) je paie !

à écrit le 20/05/2011 à 0:00
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Les 0-19 ans sont aujourd'hui un peu plus de 280 000 de moins qu'en 1990 (en parlant de l'embauche des 1000000 de fonctionnaires). Si on prend tous ces élèves en moins dans des classes confortablement peu nombreuse soit une moyenne de 17,5 élèves par...

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