La réforme des études de médecine au milieu du gué

L'heure est aux premiers bilans pour la "première année commune des études de santé". Dans son projet 2012, le PS propose de supprimer le concours de médecine et d'ouvrir les études aux professions paramédicales en exercice, pour remédier aux déserts médicaux.

En cette fin d'année universitaire, l'heure est aux premiers bilans pour la "première année commune des études de santé" (PCES) ou "L1 santé". Cette première année de licence commune aux études de médecine, pharmacie, dentaire et sages-femmes a été instaurée l'an passé par la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche, Valérie Pécresse, pour remédier au couperet de la fin de la première année des études de médecine.

L'objectif est de faciliter les réorientations et donc d'aménager des voies de sorties aux 85 % d'étudiants (soit 42.500) qui échouent chaque année au concours de fin de première année de médecine et aux 70 % qui sont refoulés à l'issue de celle de pharmacie. Un véritable "gâchis humain",cause de "vocations brisées", avait convenu l'année dernière, Valérie Pécresse, la ministre de l'Enseignement supérieur et de la Recherche.

Concrètement, à l'issue de leur 1ère année, les étudiants peuvent choisir le ou les concours qu'ils veulent passer. Les réorientations sont désormais possibles entre les quatre spécialités. Quant aux étudiants en échec dès la fin du premier semestre, ils peuvent théoriquement bénéficier de passerelles dans d'autres disciplines, scientifiques ou non. Ceux trop mal placés à l'issue du concours n'auront plus le droit de redoubler.

Premiers résultats mitigés

Mais dans les faits, les réorientations ont du mal à se mettre en place à quelques exceptions près (l'université de Toulouse 1 Capitole permet par exemple aux étudiants "reçus-collés" ayant 10/20 sur l'ensemble de l'année d'accéder en 2ème année de droit). Par ailleurs les passerelles prévues dans d'autres disciplines ne verront pour la plupart le jour qu'à la rentrée 2012. "Cela fait 15 ans que le système est à bout de souffle et la PACES n'a pour l'instant rien changé", constate Jean-Loup Salzmann, le président de l'université Paris 13 Nord qui qualifie cette réforme "d'usine à gaz".

"On reste sur un goût d'inachevé. Les étudiants sont encore trop nombreux et l'idée d'en faire rentrer en septembre pour les réorienter en décembre est curieux", commente Patrice Deteix, président de la Conférence des doyens de médecine, rappelant que plusieurs projets précédents prévoyaient d'aller plus loin encore dans le regroupement des disciplines de santé. Selon lui, une présélection à l'entrée de 1ère année permettrait de régler en partie le problème.

Lutter contre les déserts médicaux

Le parti socialiste, lui, explore des pistes radicalement opposées dans son projet 2012. Jugeant le concours contraire à l'égalité républicaine, il préconise purement et simplement la suppression du concours et du numerus clausus et une orientation progressive en cours de 1er cycle. Une sélection serait effectuée en fin de 2ème année sur dossier, les stages en milieu hospitalier rendus obligatoires et les voies d'accès ouvertes aux autres filières et à l'ensemble des personnels paramédicaux ayant dix ans d'expérience. Une architecture proche du système anglo-saxon où les étudiants entrent en Medical School après 4 ans de collège.

"Cela permettrait de rééquilibrer la pyramide des âges, de lutter contre les déserts médicaux et le manque de médecins généralistes", estime Jean-Loup Salzmann. Une infirmière serait a priori plus encline à faire de la médecine générale sur son territoire qu'à se lancer dans un long cursus de spécialiste. Le PS va soumettre ses propositions à la conférence des présidents d'universités avant que celle-ci ne présente ses propres préconisations avant la présidentielle de 2012. En attendant, le ministère de l'Enseignement supérieur et la Commission pédagogique nationale des études de santé vont de leur côté procéder à une enquête sur la mise en place de la PACES.

Commentaires 17
à écrit le 08/05/2013 à 16:55
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Ayant fait cette année médecine et ayant échouer malgré mes plus grands efforts je trouve qu'il fait réformer cette année non seulement sur sa forme mais également sur le fond ou l'on apprend réellement N'IMPORTE QUOI qui n'a absolument rien a voir a...

à écrit le 05/11/2012 à 23:30
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donc pas de limite d'inscription et une selection finale des étudiants qui pourront faire médecine après 2 ans d'études ?? - que fait on des nombreuses personnes qui ne seront pas sélectionnées ( qui auront perdues 2 ans comme actuellement) - quels ...

à écrit le 04/11/2012 à 14:03
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Supprimons le numerus clausus, c'est un pur gâchis humain. Je ne suis qu'un lycéen en terminale, et je rêve de faire médecin depuis ma tendre enfance. Quand je demande à certains camarades de classes et qu'ils répondent qu'ils veulent faire médecin...

à écrit le 10/03/2012 à 11:49
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N'importequoi!!! Je trouve ça horrible.

à écrit le 30/10/2011 à 16:23
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Le système proposé par le PS est plutôt bon. Ce n'est pas parce que certain on raté un numérus clausus de quelques points qu'ils ne pourraient pas réussir leur études. Après tout notre président n'a pas réussi science po et pourtant il est assez doué...

le 29/11/2011 à 21:01
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Complètement d'accord avec vous ! (sauf pour Sarko lol)

à écrit le 03/07/2011 à 12:55
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SELECTION, un point c'est tout ! Augmenter le numérus à la rigueur mais le supprimer ridicule ... Le plus beau métier du monde vaut bien le sacrifice d'une ou deux années hors de question de le laisser à qui le veut. Il faut le mériter.

à écrit le 29/06/2011 à 18:36
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Le système proposé est encore plus mauvais que celui en place. De toute façon, il faut reconnaître qu'il n'y aura jamais de bon système, seulement un moins mauvais, et celui actuellement en place s'en approche sûrement!

à écrit le 21/06/2011 à 15:57
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C'est comme ça qu'on obtient une sélection perverse, ou dans une promo de 600 personnes comme cette année à ma fac d'éco, seul une centaine a validé l'ensemble de ses semestres sans aller aux rattrapages, avec une sélection qui se poursuit jusqu'en m...

le 21/06/2011 à 20:23
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Exact le systeme du PS est ecore plus mauvais -

le 21/06/2011 à 20:25
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IL est normal de faire de longues etudes pour etre un excellent medecin , c'est logique -

à écrit le 21/06/2011 à 15:38
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Si on veut plus de medecin la solution est, et a toujours été, d'augmenter le numerus clausus, pas d'abaisser le niveau

le 22/06/2011 à 13:45
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Oui et non le Numerus clausus à aussi ses effets pervers : Exemple concret mon cas, j ai eu la vocation très tôt des 4 ans, j ai tout fait pour bac S option math avec mention, inscription en fac, travail acharne. Résultat du PCEM 1 première fois é...

le 30/06/2011 à 16:31
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mais je vois pas le rapport... bref : si on augmente le NC, on fait rentrer ceux qui ont des moins bonnes notes donc ça s'appelle abaisser le niveau.. (et dsl pour toi mais c'est la dure loi d'un concours) En revanche, je suis pour la mise en place...

à écrit le 21/06/2011 à 15:33
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Le PS a totalement raison! La France compte parmi ses médecins l'élite mondiale, alors ruinons le système pour se retrouver en bas de l'échelle!

le 29/11/2011 à 21:02
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La moitié des médecins en Picardie ne sont pas d'origine française... merci le numerus clausus comme on dit !

à écrit le 21/06/2011 à 8:58
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On est dans la droite ligne de l'abaissement des niveaux. L'orthographe est difficile, on n'en tient pas compte. Le bac ? Vous connaissez le résultat. On ne tient plus compte que des bac avec mention très bien. Mais on atteint l'objectif contenter le...

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