Les "grands contrats" ne suffisent plus à soutenir les exportations

En France, la balance commerciale affiche au premier semestre un déficit record de 37,5 milliards d'euros. L'aéronautique continue de jouer son rôle mais ne peut à elle seule assurer un redressement significatif.
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 Les Français n'ont pas conscience de la gravité de la situation. » C'est ce que déclarait Pierre Lellouche, secrétaire d'État au Commerce extérieur, au cours d'un déplacement en Alsace le 21 juillet. Et de fait : la France connaît, au premier semestre 2011, un déficit record estimé par les douanes françaises à 37,5 milliards d'euros (65 milliards sur 12 mois). Aux déficits monumentaux des mois d'avril et de mai (respectivement ? 7,2 et ? 7,4 milliards d'euros) succède un mois de juin avec un solde négatif mensuel de « seulement » 5,6 milliards d'euros. La facture est notamment alourdie par le renchérissement du coût énergétique, à la suite de l'envolée du pétrole et du ralentissement de la demande mondiale. Depuis 2003, le solde de la balance commerciale est passé de l'équilibre à un déficit toujours plus important. Cependant, d'autres facteurs sont en cause.

Ralentissement des ventes

Une des raisons avancées par le secrétaire d'État serait le fait que « la France ne [puisse] plus compter uniquement sur les grands contrats », pour garantir ses exports. La baisse des ventes d'armes, par exemple, pèse négativement sur les ventes françaises. Quant à l'aéronautique, elle continue de faire la pluie et le beau temps. Le transport représente toujours près de 20 % des exportations françaises. Ainsi, en Asie, le ralentissement des ventes affecte nos ventes vers Hong Kong et Singapour. Tandis que celles à destination de la Chine connaissent un rebond (+ 16,1 % contre + 0,1 %). Le recul des ventes d'Airbus à l'Arabie Saoudite, couplé à celui des ventes d'automobiles à l'Iran, entraîne un repli des exportations vers le Proche et le Moyen-Orient. Idem en ce qui concerne l'Amérique : les ventes au Brésil et au Chili, tirées par l'aéronautique, bondissent de 15,8 % (? 2,2 % au semestre précédent). Bilan en demi-teinte pour les États-Unis : le recul de la chimie et de la pharmacie et l'appréciation de l'euro face au dollar effacent les bonnes performances de ventes aéronautiques.

Le commerce extérieur français subit parallèlement les conséquences d'inflexions dans d'autres secteurs mais aussi de décisions budgétaires prises par nos voisins européens. Tel le ralentissement des échanges de téléphones et d'ordinateurs. Ou les restrictions budgétaires mises en place dans des pays comme l'Allemagne ou le Royaume-Uni, qui plombent globalement les exportations. En revanche, la mise en place de dispositifs de primes à la casse dans ces mêmes pays a relancé les ventes dans l'industrie automobile, secteur fortement touché par la crise (? 26,6 % à l'exportation et ? 20,5 % à l'importation en 2009). Dans ce contexte, pour stimuler les exportations, le gouvernement tente d'ouvrir la voie du commerce extérieur aux PME avec la signature de chartes régionales (« La Tribune » du 22 juillet). Autre priorité, l'industrie agroalimentaire qui reste l'un des rares secteurs dont les soldes sont excédentaires (avec le transport, la pharmacie, les produits chimiques et cosmétiques). Un secteur qui « doit penser export », selon le secrétaire d'État.

Commentaires 24
à écrit le 10/08/2011 à 11:00
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Euro : les pyromanes jouent les pompiers Les pyromanes qui depuis 10 ans conduisent l?Europe dans le mur de la dette et de la pauvreté de masse ont joué toute la journée aux pompiers pour tenter d?abuser encore les opinions publiques. Mais cet acco...

le 10/08/2011 à 13:23
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Toujours cette idiotie de chercher un bouc emissaire facile, l'euro n est qu un outil!!!! Alibi à l incompetence des politiques: Si de gauche comme de droite (j y inclue les extremes) vous aviez eu le courage de faire les reformes NECESSAIRE à la c...

à écrit le 10/08/2011 à 10:57
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Le scandale des délocalisations d?Eric Laurent, chez Plon Ce livre révèle que le monde des affaires mène une véritable guerre contre l?emploi. Des milliers de postes même hautement qualifiés, sont constamment détruits en France, en Europe, comme ...

à écrit le 10/08/2011 à 5:08
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on recolte ce qu'on a seme, je ne vois pas ou est le pb.......... ah, si ! le pb ca sera quand on mettra les multinationales dehors sous pretexte qu'elles ont le culot de gagner de l'argent ( a l'export)... populisme de bas etages, quand tu me ...

à écrit le 08/08/2011 à 19:29
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les francais sont aussi responsables que les elites, car certes les grandes entreprises sont importantes mais les pme le sont plus, seulement 2 problemes : les francais par leurs pessimisme à la limite du suicide, en font des entrepreneurs pitoyab...

le 09/08/2011 à 9:03
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Je suis assez d'accord avec ce commentaire mais voir le nombre de fautes d'orthographe pour quelqu'un critiquant le manque de niveau en France ça décrédibilise un peu le commentaire. Et les chiffres ne sont pas bons non plus, l'Allemagne compte plus ...

à écrit le 08/08/2011 à 12:21
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La France connaît le plus fort taux de désindustrialisation, de surcroit les pouvoirs publices et les plétoriques agences de développement économiquent se trompent lourdement depuis 10 ans sur l'innovation ... l'ex ANVAR devenue OSEO est le principal...

à écrit le 08/08/2011 à 12:00
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Réponse à Jeff. Quel rapport entre les niches fiscales et la balance commerciale de la France ? Eclairez ma lanterne, je suis curieuse de nature .

à écrit le 08/08/2011 à 10:19
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Très franco-françaises comme réactions. L'organisation allemande, plus décentralisée tant économiquement que politiquement, pourrait servir de piste de réflexion à une France malade de son centralisme et de ses grandes entreprises, pour procéder sa ...

le 08/08/2011 à 10:52
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Mais non voyons, nous on a la chance l'equipe de France de l'export qui continue de s'autocongratuler chaque annee malgre les performances minables a l'export : (Ubifrance, Erai, UCCIFE, Coface, Oseo ...) ... Les allemands nous envient surement un te...

le 09/08/2011 à 8:38
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Euh si j ene m abuse on paie bien des impots locaux non? une partie des taxes est reversées au regions et collectivités locales qui subventionne aussi a leur niveau les PME ou les E. Le probleme est ailleurs, comme cite on ne favorise pas l'innova...

à écrit le 08/08/2011 à 9:55
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Quand souffle le vent de la délocalisation, ne reste que la désolation... Qu'on se le dise... !

à écrit le 08/08/2011 à 9:11
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Avec les politiques la situation est grave mais pas désespérée malheuresement ce n'est pas d'aujourd'hui que la balance commerciale de la France est déficitaire et leurs promesses ne changeront rien. Il faut mener une politique beaucoup plus tourné v...

à écrit le 08/08/2011 à 7:23
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Philippine a raison mais il faut aussi ajouter la responsabilité (ou l'irresponsabilité) des Écoles de comme ou autres institutions qui ne forment pas du tout à l'exportation. L'international dans leur langage c'est du management ! Pour être un bon m...

à écrit le 08/08/2011 à 6:15
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Et maintenant l'opposition n'arrête pas,sans aucune honte d'ailleurs, de clamer haut et fort qu'il faut réindustrialiser la France !! Rappelons nous que cette même opposition, lorsqu'elle était au pouvoir , a fait fermer toutes les aciéries de l'est ...

le 08/08/2011 à 7:31
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Et vous trouvez normal que grâce aux niches fiscales de la droite les grandes entreprises du CAC40 paient 8% d?impôt sur les sociétés contre 30% pour les PME?

le 08/08/2011 à 7:38
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Complètement d'accord. En même temps, on peut bien travailler 35h puisque nous sommes incapables d'exporter (nous sommes un peuples de paysans tournés vers notre nombril) et que la consommation intérieure ne tire plus l'économie. Alors autant ne pas ...

le 08/08/2011 à 12:19
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Réponse à Jeff. Quel rapport entre les niches fiscales et la balance commerciale de la France ? Eclairez ma lanterne, je suis curieuse de nature .

le 08/08/2011 à 15:56
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@ Philippine: d'accord sur le fond, mais le fait de produire plus en travaillant 39 plutôt que 35 heures reste à démontrer. Les mathématiques simples ne sont pas les meilleures. Exemple 1+1 ne fait pas forcémet 2. Démonstration: 1 homme et une femme ...

le 08/08/2011 à 22:11
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@ Patrickb : D'où tirez vous un exemple aussi mauvais ?! Bon. Il est clair que l'impôt sur les sociétés doit être équitablement répartit. Je dirai même qu'il me semblerait tout à fait normal qu'il pèse plus sur les grandes entreprises que les PME. E...

le 09/08/2011 à 7:24
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@ Redon; 1) les gens achètent les produits dont ils ont "besoin" et la valeur de la monnaie n'a aucune influence. Par exemple, les produits Apple ne valent intrinsèquemet rien, mais se vendent à prix d'or, prueve que les gens ne s'attardent pas sur l...

le 10/08/2011 à 0:17
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@Patrickb : "la valeur de la monnaie n'a aucune influence" et bien si ! Une monnaie faible favorise les exportations, mais pénalise les importations (elles reviennent chère). C'est le contraire avec une monnaie forte. L'Euro étant une monnaie précisé...

le 10/08/2011 à 6:34
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@ Redon; quelle naiveté ! tu exportes quoi quand les gens ne veulent pas de tes produits ? on importe de Chine actuellement parce que le prix de revient sur place est faible, non à cause de la monnaie, mais à cause des salaires et du niveau de vie......

le 10/08/2011 à 9:22
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@Patrickb euh naif aussi nos Airbus s exporte, Areva Exporte.... le probleme est plus complexe c est sur qu'en subventionnant des secteur moribond on aide pas l export..... Eh oui le cours d'une monnaie joue sur l export et l import... Et pour l i...

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