Grève du 27 septembre : le tableau noir de l'enseignement

Suppression de postes et de classes, baisse de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans, vague de départs en retraite... les syndicats évoquent 5 raisons pour justifier la grève du 27 septembre prochain.
Copyright Reuters

"Le moral des troupes n'est pas bon". Christian Chevalier, secrétaire général du SE-Unsa annonce la couleur lors de la conférence de rentrée du syndicat enseignant ce mardi. Comme le Snu-ipp vendredi dernier et le Snes-FSU lundi (les principaux syndicats enseignants du premier et du second degré), SE-Unsa alerte sur les conditions dans lesquelles élèves et enseignants attaqueront la rentrée. Il appelle donc à la grève le 27 septembre comme les autres syndicats enseignants.

Et lance une "campagne avec action" visant à interpeller le "président du pouvoir d'achat" sur les conditions salariales du personnel de l'Education nationale, ainsi que sur le non remplacement des aides administratives dont pouvaient bénéficier les directeurs d'écoles. Ces derniers sont par ailleurs appelés à boycotter les tâches admininstratives et à se concentrer sur leur fonction première : l'éducation des enfants et la gestion de l'équipe éducative.

Les raisons données par les syndicats pour justifier cette grève sont nombreuses. A écouter le SE-Unsa, rien ne va plus dans l'enseignement.

1) Plus d'élèves, moins de classes

Car cette année encore, malgré un nombre d'élèves en hausse, 1500 nouvelles classes seront fermées. Et 9.000 emplois seront supprimés complète le syndicat.

Pourtant, le SE-Unsa estime à 61.000 le nombre de nouveaux élèves (48.000 selon le gouvernement) qui viendront grossir les rangs des écoles établissements publics. Même si, les syndicats sont à même de fournir des estimations, il existe un réel "flou" autour des chiffres réels de cette rentrée 2011, notamment concernant les résultats de la réforme de la formation des enseignants.

Le gouvernement promet des résultats chiffrés dés le mois d'octobre. Un peu tard pour le SE-Unsa qui considère que la politique en matière d'éducation menée par le gouvernement "ne correspond pas au modèle républicain que nous défendons", explique Christian Chevalier. A la suppression de la carte scolaire et au  "dynamitage" de la formation initiale, le non-remplacement d'un fonctionnaire sur deux continue de faire grincer des dents chez les enseignants. 

2) L'afflux de départs en retraite

Les effectifs, déjà en baisse, seront plombés cette année par le départ anticipé de 3.000 enseignants à la retraite, estime SE-Unsa. Une conséquence directe de la réforme des retraites qui pousse notamment les mères de trois enfants à cesser leur activité dés cette année.

3) Moins de candidats pour devenir enseignant

Et au nombre croissant de départs s'ajoute la désaffection des concours par les jeunes diplômés, selon le SE-Unsa. Le Capès ne ferait pas le plein et le passage de la licence au master pour pouvoir présenter le concours de professeur des écoles creuse mécaniquement le nombre de candidats, pour Christian Chevalier, le nombre de licenciés étant supérieur à celui de diplômés bac +5. Pourtant, le nombre d'inscription aux concours 2012 serait en hausse, selon le gouvernement.

4) Scolarisation pour les moins de 3 ans en berne

La chute de la scolarisation des enfants de moins de 3 ans se poursuit : le taux de ce type de scolarisation est passé de 30% à 5 % en 10 ans. L'école maternelle étant facultative, de plus en plus de classes seraient fermées afin d'en ouvrir dans les écoles élémentaires, diminuant drastiquement la scolarisation des plus petits.

Un facteur aggravant des inégalités sociales car la scolarisation des plus petits est gratuite et permet une socialisation et un développement de l'expression important, notamment pour les familles défavorisées.

5) Ryhtme scolaire toujours aussi soutenu

Concernant le rythme scolaire, enfin, contrairement au Snes-FSU, le SE-Unsa pense que rien ne sera fait. Le dossier est trop complexe, coûteux et a des répercussions aussi bien l'Education nationale que les parents d'élèves, les collectivités territoriales etc., selon Christian Chevalier.

Commentaires 4
à écrit le 01/09/2011 à 11:40
Signaler
Hier sur une radio j'ai entendu un intervenant instituteur de profession annoncer : la rentrée pour 12 000 000 millions d'élèves et 800 000 enseignants; combien d'élèves par enseignants?

le 26/09/2011 à 8:01
Signaler
bah...change de radio alors !! et va bosser au lieu d'écrire des C -------S !!

à écrit le 01/09/2011 à 11:39
Signaler
Des enfants de moins de 3 ans à l'école...Pourquoi pas dès la naissance. S'il faut que l'état se substitue aux parents (à la famille) on est mal partit.Plus de grands parents? trop loin? Trop occupés? Quelle société? Celle que l'on mérite.

le 11/09/2011 à 20:45
Signaler
exact. Ce qu'on constate sur le terrain c'est que plus l'entrée à l'école est précoce plus ils décrochent tôt. Plus de communication avec la mère = troubles du langage en augmentation, et désintérêt pour le bourrage de crâne actuel qui est trop améri...

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.