L'inflation inquiète les Français

C'est ce qu'indique une étude Ifop pour le compte de la société de gestion Robeco, que « La Tribune » s'est procurée en exclusivité.
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Selon une étude réalisée en septembre par l'Ifop pour la société de gestion Robeco, 82 % des personnes interrogées affirment que l'inflation les « inquiète ». C'est 8 points de plus par rapport à la précédente étude 2010 et 10 points de plus qu'en 2009. 79 % pensent même que cette augmentation est « structurelle et durable », alors que cette perception est largement déconnectée de la réalité mesurée par l'Insee. Alors que le taux d'inflation officiel est de 2,2 %, les sondés l'estime en moyenne à 11,2 %, soit 2,7 points de plus qu'en septembre 2009, où l'inflation était négative. « La forte perception de l'inflation touche désormais tous les types de produits de façon uniforme », souligne Ali Ould Rouis, président de Robeco Gestions. « Ces chiffres, ajoute-t-il, s'inscrivent dans un contexte difficile, celui d'une forte hausse de l'inquiétude vis-à-vis de la situation économique. » L'étude montre ainsi que 87 % des Français sont « inquiets » ou « très inquiets ». Un niveau d'angoisse inédit depuis avril 2009, en plein coeur de la récession qui a suivi la faillite de Lehman Brothers. L'inflation serait une expression de ce malaise général.

Dépenser moins

Sans surprise, 72 % des sondés prévoient de dépenser moins, contre 68 % voici un an. La consommation des ménages pourrait donc nettement pâtir de cette situation, douchant les espoirs du gouvernement qui estime, dans ses prévisions, que la consommation devrait être soutenue par la modération de l'inflation. Malgré tout, ils ne sont que 17 % (un point de plus qu'en 2010) à faire de la lutte contre la hausse des prix une priorité de l'action des pouvoirs publics.

Signe de la crise, l'enquête révèle que la dette de l'État est devenue la troisième priorité désirée de l'action publique, à 34 % (9 points de plus qu'en 2010). Cette question talonne désormais la nécessité de favoriser la consommation, voulue par 38 %, et se rapproche de la lutte contre le chômage, prioritaire pour 58 % des sondés (10 points de moins que l'an passé. « Il y a un élément médiatique, mais également une véritable inquiétude vis-à-vis du niveau de déficit français. Les Français commencent à bien prendre conscience de l'équation économique engagée par le problème de la dette », explique Ali Ould Rouis.

Enfin, la perception de l'inflation change les comportements d'épargne des Français. « L'impact de l'inflation sur la rentabilité long terme de leur épargne n'est, à l'exception des plus âgés, pas prise en compte par les sondés », estime Ali Ould Rouis pour qui « l'inflation est peu prise en compte dans les choix financiers des citoyens ». Ainsi 61 % des sondés n'ont pas intégré la hausse des prix dans le choix de leurs assurances-vie par exemple. Ali Ould Rouis y voit du reste la nécessité pour les sociétés de gestion de mieux expliquer ce phénomène qu'est l'inflation et ses solutions existantes visiblement encore méconnues des Français.

Commentaires 2
à écrit le 12/10/2011 à 9:57
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Naturellement que l'inflation inquiète les français, la BCE ne joue pas son rôle (celui de maintenir la stabilité des prix). Il suffit d'observer gentiment les cinq dernières pour se rendre compte de l'évolution des matières premières (hors pétrole)...

le 12/10/2011 à 15:42
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merci

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