Les rapports se suivent et se ressemblent, malheureusement. Après le Conseil d'analyse économique (CAE) déjà, en 2008, le Trésor en 2009, COE-Rexecode en 2011 ou encore la Commission européenne l'année dernière, une note du CAE vient une fois de plus remuer le couteau dans la plaie en rappelant le retard pris par l'industrie française sur sa concurrente allemande depuis le début des années 2000.
Intitulée « Energie et compétitivité » , cette note indique qu'à l'exception du secteur cuir-maroquinerie-chaussures, tiré par le luxe, la performance relative de la France vis-à-vis de l'Allemagne en 2010 est toujours dégradée par rapport à 2000. « Et ceci vaut y compris dans les secteurs où la part de marché mondial de la France était supérieure à celle de l'Allemagne en 2000 : agriculture et industrie agroalimentaire », précisent Dominique Bureau, Lionel Fontagné et Philippe Martin, les auteurs de cette note.
Concrètement, alors que la part de marché mondial du secteur cuir-maroquinerie-chaussures français était équivalente à celui de son alter ego allemand en 2000, celle-ci était 1,3 supérieure dix ans plus tard. Ce fait d'armes est le seul que l'on puisse célébrer.
Inadéquation croissante de l'offre française
En 2000, la part de marché mondial de la France dans l'agriculture est presque deux fois celle de l'Allemagne. Une décennie plus tard, elle n'est représente plus qu'une fois et demie celle de l'Allemagne. Dans les industries alimentaires (1,2 à 0,8), les équipements de transport (0,6 à 0,4), la métallurgie (0,5 à 0,4) entre autres secteurs, le constat est le même. « Ces évolutions reflètent l'inadéquation croissante de l'offre des exportateurs nationaux à la demande mondiale en termes de gamme ou variété de biens, d'orientation géographique de leurs exportations, ou de prix », avance le CAE.
En 2012, l'Allemagne a affiché un excédent commercial de 188,1 milliards d'euros quand la France enregistrait un déficit de 67,2 milliards. Il faut remonter à 2002 pour trouver le dernier excédent commercial tricolore. Il avait atteint 3,5 milliards d'euros.
