Affaire Bettencourt : ouverture du premier procès, l'ex-infirmier "entre la vie et la mort"

Dix personnes comparaissent devant le tribunal correctionnel, pour des faits présumé d'"abus de faiblesse", "abus de confiance", "blanchiment" ou "recel" au détriment de la nonagénaire héritière de L'Oréal. L'ex-infirmier aurait tenté de se suicider la veille du procès.
La miliardaire, depuis trois ans en retrait de la scène publique, ne participera pas au procès.

| Article publié à 8h55, mis à jour à 12h25.

Coup de théâtre à l'ouverture du procès. L'ex-infirmier de Liliane Bettencourt, Alain Thurin, "aurait tenté" de se suicider dimanche 25 janvier, la veille du premier procès, et est toujours "entre la vie et la mort" d'après une source policière. Dix personnes sont  jugées en correctionnelle dont un ancien ministre, Eric Woerth dans ce procès qui s'ouvre ce lundi 26 janvier à Bordeaux, afin d'établir si les prévenus ont réellement profité de la vulnérabilité de la richissime héritière de L'Oréal, Liliane Bettencourt, âgées de 92 ans.

De l'abus de faiblesse au recel

Les dix hommes jugés à Bordeaux comparaissent pour des faits présumé d'"abus de faiblesse", "abus de confiance", "blanchiment" ou "recel" au détriment de la vieille dame, dont la fortune est estimée à plus de 30 milliards d'euros (34,5 milliards de dollars selon par le magazine américain Forbes) et qui d'après une expertise psychiatrique souffrait de sénilité depuis septembre 2006. La peine maximale encourue est de cinq ans de prison et 375.000 euros d'amende.

>>> DIAPORAMA L'affaire Bettencourt, les protagonistes

Du conflit familial au dossier politico-financier

Tout a commencé il y a huit ans sous la forme d'un conflit familial, par une plainte déposée fin 2007 à Nanterre par Françoise Bettencourt-Meyers, fille unique de l'héritière du groupe de cosmétiques L'Oréal, contre le photographe François-Marie Banier. Celui-ci, qui est toujours poursuivi, est soupçonné d'avoir profité de plusieurs centaines de millions d'euros de largesses de Liliane Bettencourt. A l'appui de la plainte de la fille de l'héritière, des enregistrements clandestins réalisés au domicile de Liliane Bettencourt par le majordome, Pascal Bonnefoy.

L'affaire a néanmoins pris ensuite, en 2013, l'aspect d'un dossier politico-financier, avec la mise en examen de Nicolas Sarkozy, sur fond de soupçons de financement de campagne électorale. L'ancien chef de l'Etat a depuis bénéficié d'un non-lieu.

Son ancien ministre du Budget puis du Travail, Eric Woerth, lui, est toujours poursuivi, pour recel d'une somme qu'il aurait reçue en 2007, lorsqu'il était trésorier de la campagne de Nicolas Sarkozy, de Patrice de Maistre. Ce dernier, ex-gestionnaire de fortune et homme de confiance de Liliane Bettencourt, est soupçonné lui aussi d'avoir profité de la faiblesse de la milliardaire

Un "feu d'artifice procédural"

Les deux premières journées du procès devraient donner lieu à un "feu d'artifice procédural", indique-t-on de source judiciaire à l'AFP; question de constitutionnalité, demandes de nullité et de renvoi du procès seront à l'ordre du jour.

Quant aux demandes de renvoi notamment, la mise en examen à Paris, dans le cadre d'une procédure distincte pour faux témoignages, de Claire Thibout, l'ex-comptable de Liliane Bettencourt, sera notamment invoquée. Cette dernière est en effet le principal témoin à charge par rapport aux accusations d'"abus de faiblesse".

La miliardaire, depuis trois ans en retrait de la scène publique, ne participera pas au procès, mais l'expertise psychiatrique la concernant fera sans doute l'objet d'intenses débats.

D'autres procès en 2015

Deux autres volets de l'affaire Bettencourt seront par ailleurs jugés à Bordeaux dans les mois prochains: un volet "trafic d'influence", du 23 au 25 mars, dans lequel sont renvoyés Patrice de Maistre et Eric Woerth, et un volet "violation du secret professionnel", où comparaîtra les 8 et 9 juin la juge d'instruction de Nanterre, Isabelle Prévost-Desprez. Dans un autre volet pour "atteinte à la vie privée", l'ex-majordome Pascal Bonnefoy et cinq journalistes comparaîtront à une date encore indéterminée.

Les écoutes-pirates réalisées en 2009 et 2010 par le majordome Pascal Bonnefoy,  en partie divulguées dans la presse, ont aussi mis au jour des comptes en Suisse et des acquisitions de la milliardaire qui lui ont valu en 2011un redressement fiscal de grande ampleur.

Commentaires 5
à écrit le 26/01/2015 à 17:57
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"L'ex-infirmier aurait tenté de se suicider la veille du procès." Tentative de suicide ou tentative de meurtre pour le faire taire? Quelles sont les preuves pour que les médias français chantent tous en coeur le même refrain? Il est facile d'accus...

à écrit le 26/01/2015 à 16:40
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toute la justice indépendante est occupée par la chasse à courre contre sarko parce qu'il aurait dépassé de quelques millions les comptes de campagne certes, mais que fait la gauche ? elle refuse de mettre en place le régime unique de travail, de ...

à écrit le 26/01/2015 à 12:01
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Procès des fusibles, les vraies responsables ont eu un non lieu (bizarre comment peuvent-ils avoir un non lieu avant le procès ? : poser la question, c'est y répondre !).

le 26/01/2015 à 13:33
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..comme d(habitude !!! comme l'hippodrome de Chantilly pour l'un on a eu un Président qui ignorait tout , Loreal , Bygmalion , Khadhafi , etc ....il doit avoir Alzheimer , il ne se rappelle pas d'avoir supprimé des postes dans l police , bref ...la...

à écrit le 26/01/2015 à 10:55
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Sur la photo, Madame Liliane apparait très diminuée. Sa chevelure, seule, semble avoir échappé aux affres du temps....Comme quoi....L'Oréal...

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