BeIN Sports condamné à être déficitaire ?

Une étude publiée par l’établissement financier Natixis met en lumière le modèle économique fragile sur lequel repose actuellement BeIN Sports. Selon la banque de financement, il sera impossible pour le groupe qatari de maintenir un tel modèle économique en France sans générer d’importants déficits. Explications…
Selon Natixis, BeIN Sports s'est lancé sur le marché français dans une stratégie d'acquisition des droits sportifs trop onéreuse par rapport à sa grille tarifaire.

Le groupe financier Natixis vient de publier un rapport cinglant au sujet du modèle économique de BeIN Sports. Après une analyse détaillée des recettes et des coûts des activités de BeIN Sports en France, Natixis a projeté un déficit opérationnel de l'ordre de 2,2 milliards d'euros sur la période 2012-20 ! Un chiffre qui pourrait faire craindre un arrêt des activités du groupe en France même s'il possède à sa tête un puissant actionnaire.

Malgré l'annonce de la barre des 2,5 millions d'abonnés franchie en fin d'année 2014, Natixis considère que BeIN Sports s'est lancé sur le marché français dans une stratégie d'acquisition des droits sportifs trop onéreuse par rapport à sa grille tarifaire. Toujours d'après les prévisions de Natixis, la grille de programme des chaines françaises de BeIN Sports a coûté au groupe 387 M€ en 2014 et devrait atteindre 450 M€ en 2017 avec l'entrée en vigueur des nouveaux droits TV de la Ligue 1. Or, en projetant l'acquisition de 3 millions d'abonnés, le groupe ne génèrerait que 275 M€ de recettes.

Natixis avait déjà émis des prévisions alarmantes en 2012

Avec l'alourdissement des coûts d'acquisition des droits, Natixis rehausse sa prévision de nombre d'abonnés nécessaires afin d'atteindre le seuil de rentabilité. Projeté à 5 millions de clients en 2012, le groupe financier estime que BeIN Sports a désormais besoin de 6 millions d'abonnés pour atteindre le point d'équilibre. Un nombre qui n'est pas possible à atteindre d'après les données du marché selon Natixis.

Cette étude menée par Natixis au sujet du modèle économique déficitaire de BeIN Sports n'est pas une première pour le groupe financier. En 2012, Natixis avait déjà publié une prévision alarmante en estimant un déficit de l'ordre de 1,36 milliard d'euros entre 2012 et 2016. Elle indiquait également que la politique tarifaire appliquée par le groupe n'était pas en adéquation avec le prix d'acquisition des droits sportifs.

A l'époque BeIN Sports avait réagi en indiquant que son seuil de rentabilité serait atteint à partir du moment où le groupe aurait atteint la barre des 4 millions d'abonnés. Aujourd'hui, cette étape n'a toujours pas été franchie et nul doute que le groupe est déficitaire. Néanmoins, la situation n'est pas irréversible et des changements peuvent être opérés pour réduire le déficit : changement de grille tarifaire, augmentation des recettes publicitaires, stratégie agressive de conquête clients... BeIN Sports est loin d'avoir dit son dernier mot.

Ecofoot.fr

Site spécialisé dans l'actualité foot-business, Ecofoot.fr traite quotidiennement des sujets économiques, marketing, stratégiques et organisationnels liés à l'univers footballistique. De la renégociation de droits TV aux stratégies d'expansion commerciale à l'international, en passant par les changements actionnariaux à la tête des clubs...

 https://twitter.com/ecofoot

Commentaires 7
à écrit le 27/01/2015 à 10:55
Signaler
J'ajoute un point. Plutôt que de faire des études bidon, Natixis ferait mieux de s'occuper de ses clients. J'en suis un, et j'essaye de les quitter en n'y laissant - si possible- que le minimum de plumes. Ils ne sont pas sérieux.

à écrit le 27/01/2015 à 10:50
Signaler
Même si je ne suis pas un spécialiste de la question, il m'apparaît évident -peut-être ai-je tort- que la stratégie de Bein n'est absolument pas prise en compte par Natixis. De ce fait, l'analyse de Natixis n'est absolument pas crédible. Je serais te...

à écrit le 26/01/2015 à 15:58
Signaler
Vu la politique de Canal + d'arrêter subitement la diffusion de C+ sport en SRD et de prévenir ses clients le jour de la coupure pour les personnes en cartes seules, BeinSport a des chances de voir un afflux de clients C+ mécontents venir le rejoindr...

à écrit le 26/01/2015 à 13:54
Signaler
c'est pratique de pouvoir se permettre de telles pertes, une fois canal+ et autres rivaux à terre car ils ne pourront plus s'aligner sur les prix offerts pas BeinSport, le monopole sera acquis.

à écrit le 26/01/2015 à 11:44
Signaler
Ce n'est pas grave, tant que les qataris acceptent de perdre de l'argent.

à écrit le 26/01/2015 à 11:32
Signaler
Les investissements du Qatar dans le sport ne visent nullement à la rentabilité. Il ne s'agit que de promouvoir des vitrines de l'Islam et les Qataris disposent de tous les moyens nécessaires à cette oeuvre.

à écrit le 26/01/2015 à 10:02
Signaler
Depuis quand les investissements du Qatar sont-ils fait pour être rentables ?!?

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.