La CGT répare.... Force Ouvrière repart !

Alors que Jean-Claude Mailly, va repartir sans problème pour un quatrième et dernier mandat à la tête de Force Ouvrière, la CGT, elle, devrait élire Philippe Martinez à sa tête pour définitivement sortir le syndicat de sa crise interne.
Jean-Christophe Chanut
Jean-Claude Mailly, secrétaire général de Force Ouvrière, brigue un quatrième et dernier mandat

C'est la semaine des contrastes syndicaux. D'un côté, la CGT, première centrale syndicale française, va tenter de mettre fin à son interminable crise interne en tournant définitivement la page « Lepaon ». Mardi et mercredi, la confédération va réunir son Comité confédéral national pour élire son nouveau secrétaire général : Philippe Martinez, jusqu'ici patron de la fédération de la métallurgie.

D'un autre côté, Force Ouvrière tient toute la semaine son 23e congrès à Tours. Jean-Claude Mailly, bientôt 62 ans, y briguera un quatrième et dernier mandat de secrétaire général. Jean-Claude Mailly a bien mené sa barque depuis qu'il a succédé au contesté Marc Blondel en 2004. Sa confédération est plutôt apaisée. Ce qui n'est pas une mince affaire alors que FO est l'organisation syndicale la plus ouverte aux courants politiques. On y trouve aussi bien des trotskyste, des socialistes - Jean-Claude Mailly lui-même n'a jamais caché avoir depuis de très longues années sa carte du PS dans sa poche, tout en veillant à ne pas mélanger les choses -, des adhérents de l'UMP et des proches du Front National. D'ailleurs, 33% des « sympathisants » - et non des adhérents, nuance - FO reconnaissaient avoir voté FN au scrutin européen de juin 2014.

Jean-Claude Mailly, secrétaire général d'un syndicat FO apaisé

Malgré ces obédiences politiques très différentes, FO traverse plutôt une période calme sous la houlette de Jean-Claude Mailly. L'homme est rassembleur, pas du tout adepte des « coups de gueule » de son prédécesseur. Lui, au contraire, cultive son aspect « force tranquille » du syndicalisme. Plus que jamais, FO affiche son pragmatisme et son côté « syndicalisme de la feuille de paie ». Et avec un certain succès.

FO a très bien tenu ses positions en obtenant 18,6% des suffrages aux élections dans la fonction publique le 4 décembre. Le syndicat est même arrivé en tête dans certains secteurs. Dans le privé la « pesée » de l'audience syndicale réalisée au printemps 2013 lui confère un « poids » de 18,2% au niveau national. Soit la troisième place derrière la CGT (30,6%) et la CFDT (29,7%). Son pragmatisme, FO le prouve aussi en signant parfois des accords nationaux interprofessionnels, comme ceux sur la formation ou l'assurance chômage. En revanche, le syndicat a refusé de parapher le pacte de responsabilité dont il récuse la logique...

Certes, Jean-Claude Mailly se désole de pas convaincre en organisant régulièrement des journées d'action qui ne rencontrent pas un grand succès. Mais, comme aime à le répéter le leader de FO, « ce qui ne s'exprime pas dans la rue s'exprime dans les urnes ».... Pour l'instant, il n'a pas tort.

Jean-Claude Mailly tient donc bien sa confédération... A lui d'organiser au mieux sa succession. Il a près de quatre ans pour le faire... Et un contre modèle devant les yeux : celui de la CGT.

La crise de la CGT remonte au départ raté de Bernard Thibault

A l'inverse de FO, la CGT est en effet en pleine crise interne. En réalité cette situation perdure depuis le départ complètement raté de l'ancien secrétaire général Bernard Thibault en 2013. Ce dernier n'a pas su organiser sa succession. Tous ses candidats successifs ont été retoqués par la direction du syndicat. Et Thierry Lepaon a alors été élu "par défaut". C'est l'origine de ses problèmes.

Thierry Lepaon n'a jamais réussi à fixer une ligne claire à son organisation qui s'est retrouvée très isolée. La CGT s'est usée dans un syndicalisme d'opposition avec des journées d'action totalement impopulaires. Trop faible, Thierry Lepaon n'a ainsi pas réussi à mettre fin à temps à l'interminable mouvement de grève à la SNCF de l'été 2014.

Contesté, l'ancien leader CGT de Moulinex s'est refermé sur lui-même, entouré d'un groupe de fidèles... Ce qui lui a valu bien des inimitiés en interne. D'où les « fuites » sur les frais de rénovation de son bureau et de son appartement de fonction ou encore sur son indemnité de départ de la CGT Normandie...

Un règlement de compte qui a bien fonctionné. Thierry Lepaon a dû abandonner, après avoir, en vain, début janvier, tenté de résister. Mais le feu s'est trop répandu au sein de la CGT. Il faut tourner la page.

C'est donc Philippe Martinez qui aura la lourde tache de remettre la CGT sur les rails. Philippe Martinez est l'ancien délégué syndical central de Renault Billancourt, avant de devenir patron de la fédération de la métallurgie (59.000 adhérents) de la CGT. Peu connu, on le dit proche du Parti communiste. Il est aussi considéré comme très au fait des problèmes industriels.

Sauf nouveau rebondissement, il devrait mercredi soir, devenir le nouvel homme fort de la CGT. Il va lui falloir du tact pour recoller les morceaux en interne et réconcilier les différentes chapelles. A lui aussi de sortir la CGT de son isolement. L'exercice s'annonce difficile, la centrale de Montreuil ayant perdu beaucoup de plumes dans toute cette affaire.

Jean-Christophe Chanut
Commentaires 7
à écrit le 03/02/2015 à 14:22
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Les syndicats payés par Bruxelles, ne servent à rien, leurs représentants aussi, ils sont inconvenants, il faut s'en défaire, les virer..

à écrit le 03/02/2015 à 10:37
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La France s'est installée dans un régime communiste pur et dur où les syndicats et les journalistes décident de tout, si un tel est bien ou non, s'il faut investir dans tel ou tel secteur, ect... Pendant que la CGT change la moquette, FO fait la pein...

à écrit le 03/02/2015 à 9:13
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où en êtes vous avec la moquette, la peinture et le mobilier. Vous avez fini vos nouveaux travaux! N'oubliez pas les deux nouvelles voitures ainsi que le costard du chauffeur. Enfin refaite la liste des grands restaurants pour vos déjeuners et dîners...

à écrit le 03/02/2015 à 8:28
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Ces organismes gauchistes roulent pour les fonctionnaires et le système qui les nourrit. Ce sont des imposteurs défenseurs des forts. Le peuple du privé qui trime sous la menace du chômage, qui est majoritaire, est trahi par ces gens. L'injustice est...

à écrit le 03/02/2015 à 7:50
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Je suis toujours étonné de voir combien en France nous aimons l’irrationalité. En politique la grande majorité des élus parlent d’économie sans jamais avoir eu un job une activité dans un marché concurrentielle. Pour un syndicaliste en l’occurrence F...

à écrit le 03/02/2015 à 0:55
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La C.G.T sert les intérets du P.C.F : saboter l'Economie, et l'emploi, et etre une pompe à finances, en controlant les C.E, controler les Prud'hommes : seuls les communistes vont voter aux prud'hommes. Un chef d'entreprise y perd à tous les coups, et...

le 03/02/2015 à 9:15
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vous avez raison mais vous avez oublié le MÉDEF. MÉDEF = POLITIQUES ce qui veut dire tous pour..... Maintenant votre commentaire est complet, trop facile votre analyse.

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