Crise : le FMI réactive la procédure de prêts d'urgence aux Etats

Selon son directeur Dominique Strauss-Kahn, cette procédure, utilisée six fois seulement jusqu'ici, doit permettre de venir en aide aux pays en difficultés à la suite de la crise financière et économique. Ce dernier estime que la crise est le résultat d'un "échec de la régulation" et prône des "règles en commun".

Face à la crise financière, le Fonds monétaire international (FMI) a décidé ce jeudi de réactiver la procédure de prêts d'urgence pour les Etats qui en feraient la demande. Le directeur général de l'institution, Dominique Strauss-Kahn a ainsi déclaré avoir activé "les procédures d'urgence du FMI pour réagir rapidement avec des programmes financiers d'accès basés sur une conditionnalité simplifiée qui se concentre sur la priorité de réaction à la crise", expliquant que cette procédure visait à "répondre aux problèmes qui pourraient intervenir dans certains pays émergents".

Cette procédure, lancée en 1995, "autorise des avances, un accès large, et également une conditionnalité simplifiée même si parfois des actions préalables peuvent être attendues, ce qui signifie que c'est une situation dans laquelle nous n'allons pas discuter avec les pays pendant des semaines, parfois des mois, pour définir un programme", selon le dirigeant de l'institution multilatérale.
 
Cette mesure de prêt d'urgence n'a été utilisée que six fois : en 1997 pour les Philippines, la Thaïlande, l'Indonésie et la Corée du sud, en 2001 pour la Turquie et en 2008 pour la Géorgie.
 
"Il n'y a pas de possibilité de financer la situation sans un programme définissant la politique économique à suivre, mais il faut le faire très rapidement. Très rapidement signifie en deux semaines tout au plus", a souligné Dominique Strauss-Kahn.
 
Si cette mesure vise en priorité les pays émergents, le responsable n'exclut pas que certains pays parmi les plus riches puissent y avoir recours. "Personne ne sait si certaines économies développées ou avancées n'auront pas aussi besoin de l'aide du FMI", a-t-il estimé. "Ce qui est le plus évident, c'est que certains pays émergents sont plus soumis aux tensions que les pays développés, mais cela peut arriver aussi aux économies développées".
 
Le directeur général du FMI a en également profité pour exprimer son avis sur la crise. Dominique Strauss-Kahn juge ainsi que la crise économique et financière est le résultat d'un "échec de la régulation", et a donc appelé une nouvelle fois à changer les "règles du jeu" de la finance internationale.
 
"Cette crise est un échec de la supervision, un échec de la régulation, un échec de la croyance que le marché peut se régler tout seul", a-t-il déclaré. "Je n'accepterai pas une chose, c'est qu'une fois que la crise sera passée, (...) on en revienne à comme si c'était +business as usual+. (...) Il faut changer le fonctionnement du système, il faut changer les règles du jeu, il faut changer la régulation", a-t-il souligné.
 
Pour Dominique Strauss-Khan, la solution passe par la nécessité d'établir "des règles en commun". "La leçon, c'est que pour bien faire fonctionner le marché, il faut plus d'Etat et plus de puissance publique, et au niveau international, cela veut dire plus d'institutions internationales".
 
 
 
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