Etats-Unis : première embellie pour la consommation

Les ventes de détail ont progressé contre toute attente de 1% en janvier, alors que les analystes tablaient sur une baisse. C'est la plus forte progression de l'indice depuis novembre 2007.

C'est une première embellie pour la consommation aux Etats-Unis. Après six mois consécutifs de baisse, les ventes de détail ont enregistré une hausse surprise en janvier, augmentant de 1% par rapport à décembre selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés ce jeudi par le département du Commerce. Cette hausse est la plus forte qui ait été mesurée depuis novembre 2007, alors même que les analystes s'attendaient eux à une baisse de 0,8%.

Ce rebond est d'autant plus marquant que dans le même temps, le département du Commerce a revu à la baisse ses estimations de décembre, à 3% au lieu des 2,7% initialement annoncés, et celles de novembre à 2,4% (au lieu de 2,5%). De fait, sur le trimestre allant de novembre à janvier, les ventes de détail ont reculé de 9,5% en glissement annuel.

La hausse des ventes de détail, vraisemblablement dopées par les rabais consentis par les magasins après la période de fêtes, a été constatée dans un grand nombre de secteurs. Avec une progression de leurs ventes de 2,6% par rapport au mois précédent, les distributeurs de carburant et les magasins d'électroniques figurent parmi les premiers gagnants. Bonne nouvelle pour les constructeurs automobiles, les ventes du secteur automobile (véhicules et pièces détachées) ont augmenté de 1,6%, tout comme celles des magasins d'habillement.

A l'inverse, parmi les secteurs en baisse se trouvent celui des matériaux de construction et de l'équipement de jardin (-3,2%) et celui de l'ameublement (-1,3%), qui continuent à souffrir de la crise de l'immobilier.

Par ailleurs, sur le front de l'emploi, les inscriptions hebdomadaires au chômage ont diminué aux Etats-Unis lors de la semaine au 7 février, à 623.000 contre 631.000 (révisé) la semaine précédente. Reste que ce chiffre est supérieur aux attentes des économistes qui tablaient en moyenne sur 610.000 inscriptions au chômage.

Enfin, les entreprises américaines ont déstocké bien plus que prévu en décembre, le niveau de leurs stocks ayant reculé de 1,3% par rapport à novembre, selon les chiffres corrigés des variations saisonnières publiés jeudi par le département du Commerce américain. Les analystes tablaient sur une baisse des stocks de 0,2% à 0,9% en décembre. Le ministère a fortement revu la baisse de novembre, à 1,1% (au lieu de 0,7% dans son estimation initiale).

Signe de la récession actuelle, la forte baisse des stocks au cours des deux derniers mois de l'année est aussi un indice laissant penser que le PIB du pays des Etats-Unis a baissé plus que de 3,8% en rythme annuel au quatrième trimestre, comme l'a indiqué le ministère fin janvier. Le département du Commerce doit publier fin février une estimation affinée de ses chiffres sur le PIB, avant de publier ses données finales en mars.

Sur un an, les stocks étaient en hausse de 0,9% fin décembre, ce qui marque un fort ralentissement par rapport à fin novembre. Selon les chiffres du ministère, la chute des ventes des entreprises a continué en décembre, mais à un rythme moins rapide qu'en novembre: elle a atteint 3,2% contre 5,7% le mois précédent (chiffre revu en hausse de 0,6 point). En glissement annuel, le recul des ventes atteignait 11,8% fin décembre.

Le ratio stocks/ventes a continué de grimper, pour s'établir à 1,44 (contre 1,41 en novembre), son plus haut niveau depuis avril 2001.

Dans le secteur industriel, les stocks ont reculé de 1,4% en décembre et les ventes de 2,9%. Dans le commerce de détail, les stocks ont baissé de 1,0% et les ventes de 3,3%. Les grossistes ont réduit leurs stocks de 1,4% pendant que leurs ventes tombaient de 3,6%.

Commentaire 0

Votre email ne sera pas affiché publiquement.
Tous les champs sont obligatoires.

Il n'y a actuellement aucun commentaire concernant cet article.
Soyez le premier à donner votre avis !

-

Merci pour votre commentaire. Il sera visible prochainement sous réserve de validation.