Consensus au G8 élargi sur la reprise et le commerce, prudence sur le climat

Le G8 a enrôlé ce jeudi les dirigeants des grands pays émergents dans la quête d'une reprise économique mondiale équilibrée, mais la tâche s'annonce plus ardue pour la lutte contre le réchauffement climatique.

Les chefs d'Etat et de gouvernement américain, russe, français, allemand, britannique, italien, japonais et canadien ont été rejoints jeudi à L'Aquila, en Italie, par les dirigeants ou représentants de la Chine, de l'Inde, du Brésil, du Mexique, de l'Afrique du Sud et de l'Egypte, qui constituent le "G5+1".

La déclaration commune mise en circulation après une première séance de travail reprend de nombreux points de celle du G8 sur les questions économiques, adoptée mercredi. Avec en prime l'engagement du G8 et du "G5+1", auquel s'associent la Suède, en tant que présidente de l'Union européenne, l'Australie, l'Indonésie et la Corée du Sud, à chercher à parvenir en 2010 à une "conclusion ambitieuse et équilibrée" des négociations sur le commerce international.

Pour sortir de l'impasse actuelle le cycle de Doha, ils se disent prêts à améliorer "la transparence et la compréhension commune des résultats des négociations obtenus jusqu'à présent".

Afin de régler "dès que possible, les derniers points en négociation, ils demandent à leurs ministres du Commerce d'étudier "toutes les voies possibles" et de se réunir avant le sommet du G20 prévu le 24 septembre à Pittsburgh (Pennsylvanie).

Le G8 et les grands pays émergents, qui constituent désormais le G14, promettent de coopérer pour garantir une reprise de l'économie mondiale "équilibrée, équitable et durable, au bénéfice de tous, notamment les plus vulnérables". "Nous résisterons au protectionnisme et encouragerons l'ouverture des marchés pour les échanges et les investissements (...) Nous nous abstiendrons d'effectuer des dévaluations concurrentielles de nos monnaies et favoriserons un système monétaire international stable et qui fonctionne bien", ajoutent les dirigeants du G14.

Ils se prononcent en faveur d'un soutien à une "reprise solide et équilibrée de l'épargne privée nationale", ce qui requiert, estiment-ils, "la réorganisation du secteur bancaire de certains pays et la reprise du crédit sur des bases saines". Ils promettent de soutenir leur demande intérieure, s'engagent à promouvoir une reprise économique mondiale "verte" et se disent déterminés à poursuivre les réformes en matière de régulation et de contrôle du système financier.

Face à une crise mondiale, il faut une réponse mondiale, a souligné le président français lors de la première séance de travail de jeudi, selon son entourage. Le G8 ne suffit plus pour traiter les défis globaux et "la solution n'est pas d'avoir d'un côté le G8 et de l'autre le G5, d'un côté le Nord et de l'autre le Sud", a expliqué Nicolas Sarkozy, selon la même source. "Il est essentiel de maintenir et de renforcer l'idée d'un groupe des Quatorze."

A six mois de la conférence de Copenhague sur les suites à donner au protocole de Kyoto, la lutte contre le réchauffement climatique est un des principaux points au menu des sommets en cascade de l'Aquila, G8, puis G14, puis Forum des économies majeures (FEM), qui incluent les mêmes plus l'Australie, la Corée du Sud, l'Australie et le Danemark.

Le G8 s'est mis d'accord mercredi pour la première fois sur un triple objectif. Il s'agit de limiter le réchauffement climatique à 2°C par rapport à l'ère pré-industrielle, de réduire de 50% les émissions de gaz à effet de serre (GES) dans le monde à l'horizon 2050, de diminuer de 80% ces émissions dans les pays développés dans l'espoir que ce geste convaincra les grands pays émergents à participer à l'effort général.

La prudence semblait cependant de rigueur, mercredi et jeudi, dans les rangs du G8, sur la possibilité de parvenir à un large accord au sein du FEM à L'Aquila. "Il y a une chance raisonnable de parvenir à un consensus sur le principe des deux degrés au FEM mais il n'est pas réaliste d'attendre un accord aujourd'hui sur les objectifs en termes d'émissions", souligne ainsi un familier de ce dossier, cité par Reuters.

Une prudence qui paraît d'autant plus de mise que les pays du G8 ne paraissent pas eux-mêmes totalement convaincus de la pertinence de l'objectif des 80% pour les pays développés.

Des dirigeants russes l'ont jugé inatteignable. Le ministre canadien de l'Environnement, Jim Prentice, a pour sa part estimé qu'il était plus indicatif que contraignant. Le secrétaire général de l'Onu, Ban Ki-Moon, a au contraire estimé que les pays du G8 n'étaient pas allés assez loin.

Commentaire 1
à écrit le 09/10/2009 à 13:41
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C'est pas en partant défaitistes qu'on va y arriver les gars!

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