Angela Merkel mobilise l'Allemagne contre la crise

Dans son discours de politique générale devant le Bundestag, Angela Merkel a placé ce mardi la lutte contre la crise économique et financière au cœur de son second mandat. La chancelière a en outre annoncé qu'elle se rendrait le mois prochain à Copenhague pour la réunion sur le climat organisée sous l'égide de l'Onu. Un échec des discussions, a-t-elle indiqué, retarderait pendant des années tout progrès dans la lutte contre le réchauffement.
(Crédits : © 2009 Thomson Reuters)

"L'Allemagne est confrontée à un test comme elle n'en a pas vécu depuis la réunification", a insisté ce mardi la chancelière et chef de file des démocrates chrétiens (CDU-CSU), devant l'ensemble des députés du Bundestag, faisant de la croissance économique l'objectif de son second mandat. Le PIB de la première économie européenne devrait reculer de 5% cette année et les déficits publics s'emballent, ils pourraient atteindre 6% du PIB l'année prochaine.

Lors des négociations avec les libéraux du FDP, avec qui Angela Merkel va gouverner, les deux nouveaux partenaires sont convenus d'alléger les impôts de 24 milliards d'euros à partir de 2011. Si elle a réaffirmé mardi ce calendrier et dit que son gouvernement mettrait en oeuvre des "changements structurels à long terme" du régime fiscal, elle n'a en revanche pas cité cet objectif précis de 24 milliards.

"Quand et où ces baisses promises auront lieu, comment elles seront financées, c'est un mystère", a ironisé Frank-Walter Steinmeier, qui conduisait le SPD aux dernières élections et dirigeait la diplomatie allemande dans le précédent gouvernement.

Angela Merkel a néanmoins appelé l'opposition à appuyer son action pour le redressement économique : "le pays a besoin de nous tous", a-t-elle souligné. "Le chômage a augmenté et va continuer d'augmenter. Ce n'est que grâce au "Kurzarbeit" (chômage partiel, NDLR) que nous n'avons pas perdu davantage d'emplois (...) Par conséquent, nous allons prolonger le programme "Kurzarbeit"."

L'Allemagne comptait fin septembre 3,461 millions de demandeurs d'emploi, soit 8,2% de la population active. Mais la tendance est à la baisse des inscriptions, et septembre a constitué le troisième mois consécutif de recul du nombre de chômeurs. Selon l'Office fédéral du travail, la mise en oeuvre du "Kurzarbeit", ce dispositif qui incite les entreprises à opter pour le chômage partiel plutôt qu'à licencier, est le facteur principal de cette légère amélioration. Sans ce programme, calcule-t-il, on aurait enregistré en septembre 10.000 chômeurs de plus et non 12.000 de moins comme cela a été le cas.

La chancelière a également évoqué devant les députés l'affaire Opel. "Je regrette grandement la décision de GM. Mais les salariés d'Opel ont besoin de plus que de nos regrets, il leur faut une solution concrète, une solution qui leur apporte la sécurité de l'emploi", a-t-elle insisté. Le sort des usines allemandes d'Opel pèse fortement sur le débat politique outre-Rhin, où l'on redoute des fermetures de sites et les licenciements qui iraient de pair. Angela Merkel a dit attendre de la direction de GM "un plan fiable" dans de brefs délais. "Nous espérons que ce groupe sera à l'avenir aussi concerné pour ses sites européens qu'il ne l'est pour ses sites américains".

Commentaire 1
à écrit le 22/01/2010 à 12:14
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En France, une mesure équivalente et même plus efficace est en place sur 400 PME depuis 12 ans : la semaine de 4 jours à la carte (loi expérimentale de juin 1996 que G. De Robien avait fait voter sur les conseils de Pierre Larrouturou). Mamie-Nova...

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