Grèce : le Premier ministre annonce des mesures d'urgence pour réduire la dette

Le Premier ministre grec a annoncé une série de mesures drastiques afin de réduire le déficit public à moins de 3% du PIB d'ici 2013 et rétablir la confiance des marchés dans la solidité financière de l'Etat grec.

Dans un contexte où le déficit public de la Grèce devrait atteindre 12,7% du PIB (produit intérieur brut) cette année et la dette publique s'élever à 113,4% du PIB, le Premier ministre, Georges Papandréou, a annoncé lundi soir des mesures radicales afin de ramener le déficit à moins de 3% du PIB en 2013.

De nombreuses coupes dans les dépenses publiques ont été prévues, dont la baisse de 10% des dépenses de fonctionnement de l'Etat, ainsi que la réduction des dépenses d'assurance sociale. Côté secteur public, l'Etat a annoncé la suppression des bonus des dirigeants du secteur public, le gel des salaires supérieurs à 2.000 euros dans la fonction publique, le ralentissement des embauches en 2010, ainsi que la taxation des primes des fonctionnaires. Le secteur privé n'est pas épargné non plus avec une taxe sur les bonus des cadres du secteur bancaire de 90%, et l'impôt sur la succession et la grande fortune foncière rétabli.

Ce plan exceptionnel vise à rétablir la crédibilité de la signature de l'Etat grec sur les marchés. La note de la dette de long terme a récemment été abaissée par Fitch de A- à BBB+ et le spread de taux entre les emprunts d'Etat grecs et allemands se sont écartés à 2.2% hier traduisant des risques grandissant d'insolvabilité.

La zone euro n'éclatera pas à cause des problèmes de la Grèce mais cette dernière pourrait être le prochain Lehman Brothers, a déclaré mardi le président de l'institut allemand d'études économiques Ifo.  "La zone euro n'éclatera pas à cause de la Grèce : elle est trop petite pour cela. Mais elle pourrait être le prochain Lehman Brothers".

La Commission européenne a salué ce mardi ce plan mais a dit attendre que la Grèce explique les "mesures concrètes" qui seront mises en oeuvre pour réduire son déficit.

Quant aux marchés, ils restent dubitatifs. En témoigne l'écart de taux entre les emprunts grecs et allemands à 10 ans qui est remonté à 257 points de base, contre 231 points lundi.

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