Reprise mondiale de l'économie en 2010, mais gare à la bulle chinoise

La Banque mondiale table sur une croissance de 2,7% en 2010. Dans son rapport annuel publié mercredi, elle estime que la crise est en grande partie terminée et qu'une reprise modeste, tirée par la Chine et l'Inde, est en cours. Elle évoque également les risque d'une bulle financière en Chine.
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Après une contraction de 2,2% en 2009, la croissance mondiale devrait atteindre 2,7% en 2010 et s'élever à 3,2% en 2011, selon le rapport annuel sur les prévisions économiques publié par la Banque mondiale mercredi.

La Banque mondiale précise que la crise est en grande partie terminée et qu'une reprise modeste est en cours, menée par la Chine et l'Inde. Mais elle met en garde contre le risque d'essoufflement de cette reprise plus tard dans l'année lorsque les gouvernements retireront leurs mesures de soutien.

Les pays développés devraient connaître une croissance de 1,8% en 2010 et de 2,3% en 2011 après -3,3% en 2009. La croissance dans les pays en développement devrait s'élever à 5,2% en 2010 puis à 5,8% en 2011, grâce à la croissance chinoise (+9% en 2010 et 2011).

Bulle chinoise ?

Le président de la Banque mondiale, Robert Zoellick, avait averti dès septembre de "l'émergence de nouveaux dangers" avec la croissance exceptionnelle du crédit en Asie et en particulier en Chine, et en novembre du "risque" de bulles financières dans ce pays.

Andrew Burns, directeur des tendances macroéconomiques à la Banque mondiale et principal auteur du rapport publié mercredi, réaffirme que l'institution perçoit des "signes de bulle" dans l'économie chinoise - en particulier dans le secteur de l'immobilier -, un problème dont sont conscientes, selon lui, les autorités de Pékin.

Le président de la Commission chinoise de régulation bancaire, Liu Mingkang, a de fait indiqué mercredi que Pékin allait limiter le crédit bancaire, après la hausse de 95% de son volume en 2009. La Chine avait annoncé le 12 janvier un relèvement du taux de réserves obligatoires pour les grandes banques, et du taux d'intérêt sur certains bons du Trésor.

L'idée que des bulles soit en train de se former en Chine est controversée. Certains économistes estiment que l'explosion des prix de l'immobilier dans les grandes villes en présente toutes les caractéristiques, d'autres considèrent que les signes de surchauffe de l'économie chinoise ne présagent pas l'éclatement d'une bulle.

Les pays en développement fragilisés par les coûts d'emprunt

La Banque mondiale estime également que la reprise timide de 2010 pourrait représenter un risque pour les pays en développement, menacés par des coûts d'emprunts élevés et des crédits limités. Le rapport prévoit que la croissance dans les pays en développement pourrait être ralentie de 0,2% à 0,7% sur une période de cinq à sept ans en raison de l'ajustement de l'économie aux conditions financières plus difficiles.

"Malheureusement, nous ne pouvons pas nous attendre à une reprise du jour au lendemain après cette crise profonde et douloureuse parce qu'il faudra des années pour reconstruire les économies et le marché de l'emploi", souligne l'économiste de la banque mondiale Justin Lin.

Le Fonds monétaire international table pour sa part sur une croissance mondiale de 3,9% en 2010.

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