La Fed assouplit son discours sur une prochaine hausse des taux

L'un des dirigeants de la banque centrale américaine, James Bullard, a estimé dimanche dans le Financial Times que les risques de déflation aux Etats-Unis étaient écartés. Il a ainsi déclaré comprendre les arguments en faveur d'une hausse des taux d'intérêt tout en précisant qu'une telle décision lui semblait aujourd'hui prématurée.

L'un des dirigeants de la banque centrale américaine (Fed), James Bullard, a affirmé dimanche dans le Financial Times qu'il comprenait l'argument en faveur d'une hausse des taux d'intérêt par l'institution, même s'il n'y était pas favorable. Une attitude plus ouverte liée au fort rebond de la croissance du PIB américain au quatrième trimestre (de 5,7% en rythme annualisé), mais également à une augmentation de l'inflation à 2,7% en décembre après 1,8% en novembre et une baisse des prix de 0,2% en octobre.

En effet, le président de la Fed de Saint-Louis a estimé que les risques de déflation, principale préoccupation de la Fed en 2009, étaient aujourd'hui écartés. De fait, dans une logique monétariste, il n'y plus aucune raison de conserver une politique monétaire aussi accommodante. Il "a eu de la compréhension" pour l'argument selon lequel "si on décolle de zéro et qu'on remonte un petit peu, c'est toujours une politique monétaire très accommodante", a rapporté le Financial Times.

James Bullard répond au fait que, lors de la dernière réunion du Comité de politique monétaire de la Fed, pour la première fois la décision de laisser les taux inchangés n'a pas été prise à l'unanimité des votes. En effet, Thomas Hoenig, president de la Fed de Kansas City, aurait souhaité que la mention du maintien probable du taux des Fed funds à un niveau exceptionnellement bas pendant « une période prolongée » ne soit plus retenue.

Cependant, rappelons que si la banque centrale européenne (BCE) possède un mandat unique de maîtrise de l'inflation, la Fed, quant à elle, possède un double mandat sur la maîtrise de la hausse des prix à la consommation, mais également pour favoriser la croissance économique. Or, la reprise économique reste fragile et le marché de l'emploi ne s'est pas encore clairement retourné, justifiant ainsi le maintien de conditions de financement favorables.

La logique monétariste de Thomas Hoenig n'a donc pas vocation à être majoritaire au sein des institutions de la Fed qui maintient son taux directeur dans une fourchette comprise entre 0 et 0,25% depuis décembre 2008, entre autres mesures pour tenter de relancer le crédit et l'activité. Cependant, nombre d'économistes considère que la crise actuelle est elle-même due à une politique monétaire restée trop longtemps accommodante suite à la dernière crise de 2001. Il se pourrait ainsi qu'en maintenant les taux trop longtemps à des niveaux exceptionnellement bas, la Fed crée les conditions de la prochaine crise.

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