Barack Obama veut accélérer la réforme de la finance

Le président américain a reçu des ténors du Congrès pour tenter d'accélérer l'adoption d'une réforme de la régulation du secteur financier.

Le président américain Barack Obama a reçu mercredi les ténors républicains et démocrates du Congrès pour tenter d'accélérer l'adoption d'une réforme de la régulation du secteur financier.

"Je suis absolument confiant dans le fait que la loi sera une loi qui empêchera les sauvetages", a déclaré Obama aux journalistes lors de cette rencontre organisée à la Maison blanche.

Y ont participé les républicains Mitch McConnell et John Boehner, chefs de file de l'opposition au Sénat et à la Chambre des représentants. Le sénateur Harry Reid, Nancy Pelosi, présidente de la Chambre des représentants, et le chef du groupe démocrate dans cette même assemblée, Steny Hoyer, représentaient le parti du président.

Obama a insisté auprès des participants sur l'importance d'une régulation des produits dérivés, a fait savoir la Maison blanche dans un communiqué. Wall Street aurait dû rendre des comptes depuis longtemps, a-t-elle ajouté.

La situation serait intenable si le Congrès terminait la session de cette année sans qu'une réforme de la finance ne soit adoptée, a indiqué la Maison blanche tout en refusant de donner un calendrier précis.

S'adressant aux journalistes à l'issue de la réunion, les chefs de file démocrates du Congrès ont pour leur part indiqué qu'ils allaient tout faire pour accélerer le chantier de la réforme de la régulation financière.

"Il est évident que les Républicains s'opposent une nouvelle fois au progrès aux Etats-Unis", a déclaré Reid. "Nous allons aller de l'avant aussi rapidement que possible en ce qui concerne ce projet de loi", a-t-il ajouté.

Selon Nancy Pelosi, la question des emplois a été évoquée en début et en fin de rencontre. Elle a estimé que les critiques des républicains, qui voient dans le projet de réforme un projet de loi en faveur des renflouements, étaient "risibles".

Porté par sa victoire sur la réforme du système de santé, Obama a fait de la réforme financière sa nouvelle priorité de politique intérieure.

L'administration Obama juge le projet essentiel pour empêcher une répétion de la crise de 200-2009 qui a plongé les Etats-Unis dans la plus grave récession depuis les années 30.

Les républicains, qui n'ont pu empêcher l'adoption de la réforme de l'assurance santé, ont axé leur angle d'attaque sur une disposition qui autoriserait les instances de régulation financière à intervenir dans le démantèlement de grandes sociétés en difficulté.

Le texte est "fatalement imparfait", a dénoncé Mitch McConnell, le leader des Républicains au Sénat, quelques minutes avant la réunion avec Obama.

"Non seulement il autorise des opérations sans fin de renflouement des banques de Wall Street, mais il les institutionnalise, en en faisant la politique officielle du gouvernement. C'est ahurissant", a-t-il ajouté.

La Maison blanche réfute catégoriquement l'accusation et reproche aux républicains de travestir la réforme à des fins politiques avant les élections de novembre.

L'enjeu porte sur la structure et la rentabilité à venir du secteur américain de la finance, ainsi que sur la capacité de l'économie américaine à résister à de futures crises financières.

"Je ne pense pas qu'il soit raisonnablement possible de dire qu'il n'est pas nécessaire de nous occuper de ce système, de réformer ce système", a dit mardi le secrétaire au Trésor, Timothy Geithner, renvoyant à la "dévastation provoquée par le crise financière et aux dégâts qu'elle a causés sur les vies de millions d'Américains".

La Chambre des représentants a adopté une version de la réforme en décembre dernier. Les démocrates souhaitent que le Sénat fasse de même d'ici la fin du mois.

La réforme prévoit la création d'une autorité de régulation qui interviendrait pour accompagner les faillites d'établissements financiers, un resserrement du contrôle exercé sur les banques et les marchés de capitaux et un renforcement de la protection des consommateurs face aux produits financiers dont le degré de complexité échappe à la compréhension par la création d'une Agence de protection financière des consommateurs (CFPA).

La grande question qui émerge dans le débat est le sort d'établissements financiers "trop gros pour faire faillite" ("too big to fail") car leur taille est telle que leur disparition ferait courir un risque systémique aux conséquences insoutenables.

Obama n'acceptera pas un projet de loi qui ne réglerait pas le cas de ces établissements, a fait savoir mercredi la Maison blanche.

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