Les marchés applaudissent Trichet : la BCE va continuer à acheter des obligations d'Etats

La BCE laisse son taux inchangé à 1%. Confrontée à d'autres défis : tensions sur les marchés monétaires et obligataires sur fond de chute passée de l'euro, elle maintient sa politique de rachat des obligations d'Etats de la zone euro. Le CAC 40 s'envole tout comme Wall Street.

La Banque centrale européenne (BCE) n'a pas modifié ses taux directeurs jeudi, comme prévu par les marchés, ces derniers attendant surtout des éclaircissements sur les mesures exceptionnelles prises le mois dernier. Le taux principal, le taux de refinancement, reste donc à son point bas record de 1%, le taux de la facilité de dépôt à 0,25% et le taux de prêt marginal à 1,75%.

Mais Jean-Claude Trichet, président de la BCE, a annoncé que des incertitudes inhabituellement élevées pesaient sur les perspectives, "la croissance n'est pas écrite par avance". La banque centrale européenne a abaissé sa prévision de croissance pour 2011 en zone euro, à 1,2% contre 1,5% précédemment, mais a augmenté sa prévision de croissance 2010 à 1% contre 0,8% jusque là. La BCE prend ainsi notamment acte de l'impact négatif sur la croissance à moyen terme des plans d'austérité récemment annoncés par plusieurs pays européens pour consolider leurs finances publiques.

"Les taux de croissance trimestriels seront probablement irréguliers", a déclaré Jean-Claude Trichet, le président de la BCE, lors d'une conférence de presse après l'annonce du maintien du principal taux directeur de la banque centrale à 1,0%. "Nous pensons que l'économie de la zone euro croîtra à un rythme modéré dans un environnement de tensions persistantes dans certains segments de marché et d'incertitude inhabituellement élevée".

Le PIB de la zone euro n'a progressé que de 0,1% au premier trimestre. La prévision d'inflation de la BCE pour 2011, l'échéance la plus importante pour la définition de sa politique monétaire, est désormais comprise entre 1,0% et 2,2% alors qu'elle était de 0,9%-2,1% en mars, ce qui donne un chiffre inchangé de 1,5% en milieu de fourchette. La BCE se fixe pour objectif une inflation "proche de, mais inférieure à 2%". Pour cette année, la banque centrale anticipe une hausse des prix comprise entre 1,4% à 1,6%, contre une fourchette de +0,8% à +1,6% dans les précédentes projections, soit une prévision centrale revue à 1,5% au lieu de 1,2%.

Le président de la BCE a aussi et surtout souligné qu'il était aux yeux de la Banque centrale européenne "approprié" de continuer à acheter des obligations d'Etats européens, stratégie lancée il y a un mois par l'institution à l'inverse de sa doctrine antérieure ce qui a généré de vives tensions en son sein.

Jean-Claude Trichet a enfin souligné qu'à ses yeux, l'euro reste "une devise très crédible". Il se négocie  ce jeudi après-midi autour de 1,208 dollar.

Les marchés ont applaudi ces annonces et décisions. Le CAC 40 s'envole de plus de 2% et Wall Street également.

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