Petits signes de ralentissement de l'économie chinoise en juillet

La croissance des investissements et de la production industrielle en Chine ont encore décéléré en juillet. Les ventes au détail ont de leur côté augmenté moins qu'attendu, apportant un nouveau signe d'un ralentissement de la demande intérieure.

La croissance de la production industrielle chinoise a ralenti à 13,4% le mois dernier en rythme annuel, contre 13,7% en juin. Elle est toutefois supérieure aux 13,2% qu'attendaient en moyenne les économistes. "La production industrielle a continué de ralentir, laissant entrevoir une modération de l'activité économique. On peut cependant exclure toute idée de chute brutale de la croissance en raison de la persistance de la consommation des ménages qui viendra compenser la baisse des investissements", a commenté Chu Baoliang, chercheur au Centre d'information d'Etat, cercle de réflexion gouvernemental, cité par reuters.


De son côté, depuis le début de l'année, la croissance des investissements en actifs fixes a ralenti à 24,9% contre 25,5%, alors que les prévisions anticipaient une hausse de 25,2%.

En tenant compte de la progression des prix de gros, ramenée à 4,8% au cours des sept premiers mois de l'année alors qu'elle s'inscrivait à 6,4% en juin, la croissance réelle est restée ferme, souligne Ting Lu, économiste de Bank of America-Merrill Lynch. "La croissance chinoise ralentit, mais il n'y a pas de signe d'atterrissage brutal", selon lui.

Cheng Laiyun, porte-parole du Bureau national de la statistique, a lui aussi tenu à rassurer les observateurs. Il décrit le ralentissement comme modéré et salue l'avènement d'un modèle de croissance viable moins dépendante de d'une industrie lourde tournant à plein régime. Pékin a ordonné cette semaine la fermeture de plus de 2.000 sites industriels jugés obsolètes et trop gourmands en énergie.

Certains économistes font toutefois preuve de moins d'optimisme. Yu Song et Helen Kiao, économistes de Goldman Sachs, ont souligné que la croissance des ventes au détail avait diminué à 17,9% en juillet en rythme annuel contre 18,3% en juin. Ils pointent en outre le ralentissement de la croissance de la masse monétaire, le lubrifiant de toute économie. La masse M2 a vu sa progression diminuer à 17,6% en juillet contre 18,5% en juin.

"Nous estimons que ce niveau de croissance de l'offre en monnaie est trop restrictif car il va exercer une pression baissière sur la croissance de la demande intérieure sur le court terme", ont-ils commenté.

La hausse des prix à la consommation a de son côté accéléré à 3,3% en rythme annuel, conformément aux prévisions, contre 2,9% en juin. Cette inflation serait toutefois essentiellement imputable aux conséquences des inondations qui ont fait grimper les prix alimentaires.

Pour l'ensemble de l'année, les économistes jugent que la croissance du produit intérieur brut devrait être supérieure à celle de l'année dernière, alors de 9,1%.

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