Trichet met à son tour en garde contre une "guerre" des monnaies

Le dollar est remonté mardi à son meilleur niveau depuis une semaine face à l'euro. Les fonds d'arbitrage allègent les positions courtes - vendeuses - accumulées depuis début septembre.

Jean-Claude Trichet, le président de la Banque centrale européenne (BCE), a appelé mardi les principales économies mondiales à éviter une course aux dévaluations, qui pénaliserait selon lui un système financier international encore fragilisé. Interrogé sur une éventuelle réponse de la BCE à de possibles assouplissements de la politique monétaire d'autres grandes banques centrales, il a répondu qu'il évaluerait l'impact de ces mesures sur l'économie européenne avant de prendre une décision. "Je ne m'engage jamais à l'avance au nom du Conseil des gouverneurs. Je dis simplement que nous ferons tout ce qui sera nécessaire", a dit Jean-Claude Trichet en réponse à des questions posées lors d'une manifestation publique à l'Economic Club de New York.

De nombreux responsables craignent de voir la faiblesse du dollar et la vigueur de plusieurs autres grandes monnaies conduire certains pays à s'engager dans une vague de dévaluations pour favoriser leurs exportations, ce que certains appellent déjà une "guerre des monnaies". "Nous n'avons toujours pas le loisir d'être complaisants. Ce dont nous avons besoin aujourd'hui, ce n'est pas de 'guerres' d'une quelconque sorte mais d'un engagement fort et réaffirmé envers une coopération résolue en toute confiance", a déclaré Jean-Claude Trichet dans son discours. "Ensemble, nous devons dire non au protectionnisme et non à la politique du chacun pour soi."

Les dirigeants du monde entier réunis à Washington la semaine dernière à Washington à l'occasion des assemblées générales du Fonds monétaire international (FMI) et de la Banque mondiale n'ont réussi ni à se mettre d'accord sur le dossier des changes, ni à avancer dans le sens du rééquilibrage de l'économie mondiale. Les marchés financiers s'attendent à ce que la Réserve fédérale américaine, qui a déjà ramené ses taux d'intérêt quasiment à zéro, adopte le mois prochain de nouvelles mesures pour stimuler l'activité économique, sans doute en augmentant ses achats d'emprunts du Trésor américain. Ces anticipations ont favorisé la baisse du dollar ces dernières semaines et fait monter plusieurs autres grandes monnaies, comme le yen japonais et l'euro.

Jean-Claude Trichet s'est également déclaré confiant dans la poursuite de politiques budgétaires prudentes en Europe, ce qui devrait renforcer les économies concernées.

 

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