Querelles sur le budget 2011 de l'Union européenne

Après des semaines de querelle, le Parlement européen pourrait accepter de limiter la hausse des dépenses de l'Union européenne en 2001 à 2,91%. Il avait initialement demandé le double, ce que nombre d'Etats, dont la France, l'Allemagne et la Grande-Bretagne, avaient catégoriquement refusé.
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Le budget 2011 de l'Union européenne, premier budget négocié dans le cadre du Traité de Lisbonne, est l'objet de vives querelles depuis des semaines entre les gouvernements des Etats et le Parlement.

Les gouvernements souhaitent limiter la hausse des dépenses à 2,91% (soit 3,5 milliards d'euros) en raison de l'importance de leurs déficits publics et des cures de rigueur imposées pour y remédier. Le Premier ministre conservateur britannique David Cameron, en particulier, a fait du sujet son cheval de bataille au moment où il vient d'annoncer des coupes claires dans les dépenses publiques dans son pays. Douze autres pays dont la France et l'Allemagne défendent également ce point de vue.

A l'inverse, le Parlement souhaite donner plus de moyens à l'Europe, en fixant l'augmentation des dépenses à 6,19%. Les eurodéputés accusent par ailleurs les Etats de faire preuve d'hypocrisie et font remarquer qu'une hausse limitée à 2,91% obligera probablement l'Union européenne à en passer par des budgets rectificatifs pour compléter le financement de projets déjà acceptés, comme le réacteur nucléaire expérimental Iter.

Le Parlement cède aux Etats, sous condition

Finalement, ce jeudi , le président du Parlement européen Jerzy Buzek a annoncé à l'issue d'une réunion de conciliation que le Parlement était prêt à accepter la limitation des dépenses réclamée par les Etats. Mais il a demandé en contrepartie d'être impliqué dans les futurs financements pour l'UE .

"Il n'est pas opportun de vouloir régler des dossiers qui ne font pas partie du budget 2011", a affirmé la représentante du gouvernement britannique Justine Greening.  "Le Danemark n'accepte pas le mélange des questions voulu par le Parlement. Nous ne pouvons pas accepter de négocier la teneur des futurs budgets ", a également déclaré son homologue danois Claus Hjort Frederiksen. "Le lien entre le budget 2011 et les autres budgets est erroné", a affirmé le Letton Martin Bicevskis.

Le Traité de Lisbonne donne au Parlement européen les mêmes pouvoirs de décision que les Etats pour les dépenses.  En revanche, sur les ressources propres qui alimentent le budget, le Parlement est simplement consulté. Or, les députés européens réclament de nouvelles ressources propres pour les finances de l'UE et menacent de bloquer l'adoption du budget 2011, si les gouvernements n'ouvrent pas le dialogue.

Plusieurs ministres des finances ont rappelé qu'ils avaient voté initialement un gel des dépenses à leur niveau de 2010 et qu'ils ont fait une concession au Parlement avec la hausse de 2,9%. Cette hausse représentant toutefois la moitié de ce que demandent les eurodéputés, elle permettra à la Grande-Bretagne de clamer sa victoire sur le Parlement européen . 
 

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