Réélue à la tête de la CDU, Angela Merkel plaide la cause de l'euro

90% des délégués de l'Union chrétienne-démocrate ont voté ce lundi pour la reconduction de la chancelière allemande à la présidence du parti. Dans son discours, Angela Merkel a invité les membres de l'Union Européenn à ne pas faire échouer l'euro, symbole d'une paix durable.
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La chancelière allemande Angela Merkel s'est livrée à un vibrant plaidoyer en faveur de l'euro, lundi devant les délégués de sa formation, l'Union chrétienne-démocrate (CDU), réunis en congrès à Karlsruhe dans un climat de morosité dû à des sondages pour le moins défavorables.

Angela Merkel a obtenu sans problème dans la journée un cinquième mandat de deux ans à la tête de la CDU. Les mille délégués qui ont pris part au vote se sont prononcés à 90,4% en sa faveur, soit moins que les 94,83% qu'elle avait recueillis au précédent congrès de l'Union chrétienne-démocrate, en 2008 à Stuttgart.

Merkel n'avait aucun adversaire face à elle et demeure la dirigeante incontestée de la CDU, même si certains, au sein de cette formation, lui reprochent de ne pas assez porter les valeurs conservatrices propres aux chrétiens-démocrates.

Dans son discours, la chancelière, dont la popularité est au plus bas, a estimé qu'il était essentiel que les membres de l'Union européenne collaborent de façon à éviter de nouvelles crises de confiance comme celle qui a touché la Grèce au printemps dernier.

"Tout se joue là: si l'euro échoue, l'Europe échouera elle aussi", a déclaré la chancelière devant les délégués, estimant que la monnaie unique européenne était le symbole d'une paix durable sur le vieux continent.

"A nous de jouer. Notre mission est de créer un nouveau repère pour une culture de stabilité en Europe", a-t-elle expliqué.

Angela Merkel, qui cherche à reprendre la main et à relancer les chances électorales de sa formation à l'approche d'une série de scrutins régionaux en 2011, n'est pas entrée dans les détails concernant des projets de nouveau pacte de stabilité pour l'euro, pas plus qu'elle n'a mentionné l'Irlande, qui pourrait demander à l'UE de l'aider à faire face à la crise de sa dette.

Schröder dans le viseur

"Nous devons préparer l'avenir, de telle sorte qu'aucune nouvelle crise ne survienne", a dit la chancelière au cours de son intervention devant les délégués, qui a duré une heure et quart.

Le Premier ministre grec George Papandréou a accusé lundi l'Allemagne de faire courir à certains pays de la zone euro un risque de faillite en raison de sa position intransigeante sur la dette. Berlin a suggéré que les pays qui ont une dette élevée en assument le coût au cas où ils feraient défaut.

Pour Papandréou, qui s'exprimait au cours d'une visite à Paris, "Cela a créé une spirale de taux d'intérêt plus élevés pour les pays qui semblaient être dans une position difficile, comme l'Irlande ou le Portugal", et "Cela pourrait pousser des économies à la faillite."

Dans son discours, Angela Merkel s'en est pris à son prédécesseur à la chancellerie, le social-démocrate Gerhard Schröder, et à son ministre des Finances Hans Eichel, en leur reprochant d'avoir permis l'entrée de la Grèce dans la zone euro. Le SPD, a-t-elle estimé, a agi là de façon irresponsable.

"En 2000, Schröder et Eichel ne pouvaient pas laisser la Grèce adhérer à l'euro assez vite et ils n'ont tenu aucun compte de l'ensemble des avertissements", a-t-elle dit. "Ce fut une décision politique. (...) Les décisions politiques sont importantes mais ceux qui ne veulent pas voir les faits sont des irresponsables", a lancé la chancelière à leur endroit.

 

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