François Fillon obtient un soutien minimum de Londres sur l'euro

David Cameron promet de ne pas bloquer la consolidation de la zone euro, mais refuse de débourser un centime.
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Si François Fillon était venu à Londres ce jeudi chercher le soutien de David Cameron sur la zone euro, il l?a obtenu, mais a minima. Il n?était pas question bien sûr de demander à la Grande-Bretagne de joindre l?euro , mais simplement de ne pas mettre de bâtons dans les roues d?une meilleure convergence de la zone euro. "On attend que la Grande-Bretagne nous accompagne dans cette démarche, qu?elle ne rende pas plus difficile l?effort de cohérence et d?intégration nécessaire", plaide le premier ministre.

De ce point de vue, le leader britannique a répondu à ses attentes. "Une zone euro forte est dans notre intérêt. Nous ne ferons pas d?obstruction. Nous serons un partenaire utile." Mais il ajoute aussitôt la limite de sa coopération: "tant que je serai premier ministre, il n?y a aucune chance que nous joignions l?euro." Mais aussi : "nous ne ferons pas partie des nouveaux mécanisme." En d?autres termes, s?il est prêt à laisser la zone euro mettre en place d?avantage de convergences sans écouter les inévitables cris de panique de l?aile très anti-européenne des Tories, pas question pour lui de mettre un centime dans l?affaire. Londres n?a pas l?intention de gêner, mais ne veut pas non plus aider.

Or, c?est là que le bât blesse. Le Royaume-Uni a obtenu en décembre de ne pas faire partie du fonds permanent d?aide à l?euro, qui sera mis en place en 2013. Mais d?ici là, David Cameron ne peut pas complètement exclure de débourser de l?argent. Le fonds temporaire utilise un processus de vote à la majorité qualifiée, ce qui signifie que le Royaume-Uni n?a pas de veto sur le sujet. "Nous n?approuvons pas ce mécanisme, décidé avant que nous arrivions au pouvoir", souligne David Cameron. Pour le plan d?aide à l?Irlande, le Royaume-Uni a d?ailleurs injecté 6,9 milliards de livres (8,2 milliards d?euros). Officiellement, c?est parce qu?il s?agit d?un pays très proche, où ses banques sont très exposées.

François Fillon a tenté de le rassurer sur ce sujet. "A-t-on besoin d?argent supplémentaire ? Non. Il y a un fonds en place." Le Premier ministre a ensuite répété que la zone euro a besoin d?accélérer son rapprochement. "Il faut harmoniser les politiques fiscales de la zone euro. En termes de temps de travail, de fiscalité, de réglementation, nous ne pouvons pas être complètement différents."

Par ailleurs, François Fillon a aussi tenté de faire avancer deux autres propositions françaises : un mécanisme de brevets européens, et la création d?un fonds de capital risque européen pour les entreprises de pointe. Sur le premier sujet, les Britanniques sont relativement sur la même ligne, reconnaissant que le prix de brevets en Europe est beaucoup plus élevé qu?aux Etats-Unis (puisque qu?il faut s?enregistrer dans de nombreux pays). En revanche, ils hésitent face au fonds de capital risque, craignant que cela ne nécessite de l?argent supplémentaire.

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