Egypte : Moubarak s'en va... en septembre, trop tard dit la foule

Le président égyptien Hosni Moubarak a annoncé qu'il ne se représenterait pas aux élections présidentielles de septembre et qu'il allait faire modifier la constitution pour permettre à plus de candidats de se présenter. Mais les manifestants réclament son départ immédiat.
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Le président égyptien Hosni Moubarak a annoncé ce mardi soir qu'il ne se représenterait pas aux élections présidentielles de septembre prochain et qu'il allait faire modifier la constitution pour permettre à plus de candidats de se présenter. Mais cela n'a pas calmé la foule des manifestants qui réclament son départ immédiat.

Ce mardi était une journée décisive pour l'Egypte. D'énormes manifestations se sont tenues au Caire, à Alexandrie et dans d'autres villes avec au total un million de personnes estimé. Plus que jamais le régime d'Hosni Moubarak est contesté d'autant que l'armée semble s'en écarter et que même son allié américain prend ses distances. Les autorités américaines ont indiqué que l'ambassadrice des Etats-Unis au Caire Margaret Scobey a parlé au téléphone avec Mohamed ElBaradei, le principal opposant de Moubarak.

Quelques centaines de milliers d'Egyptiens sont dans les rues pour exiger le départ du président. Mais pour empêcher que le déferlement de manifestants ne soit trop important dans la capitale, l'armée a fermé dans la matinée les accès à la capitale et à d'autres villes, et des hélicoptères survolaient régulièrement le centre du Caire. Le trafic ferroviaire était même interrompu depuis lundi, toujours sur décision des autorités. Internet était toujours bloqué.

Les Egyptiens "veulent en finir aujourd'hui, sinon vendredi au plus tard", a déclaré Mohamed ElBaradei, le prix nobel de la Paix, l'une des personnalités ayant appelé à manifester ce mardi au nom d'organisations pro-démocratie issues de la société civile.

Les Etats-Unis ont décidé ce mardi le départ du personnel non essentiel de leur ambassade au Caire. "Le département d'Etat a ordonné le départ d' Egypte de tous les employés non essentiels du gouvernement des Etats-Unis et de leurs familles en raison des événements récents", a ainsi annoncé dans un communiqué Philip Crowley, le porte-parole de la diplomatie américaine. Depuis dimanche, les diplomates américains sont autorisés à quitter le pays s'ils le souhaient. La Maison-Blanche a aussi recommandé aux Américains d'éviter de se rendre en Egypte .

Point essentiel : l'armée egyptienne a décidé lundi soir de ne pas utiliser la force contre les manifestants alors que se prépare une manifestation géante prévue ce mardi contre le régime du président Hosni Moubarak, selon un communiqué diffusé par la chaîne de télévision Al-Arabiya. Une semaine après le début d'une révolte sans précédent pour chasser le président Egyptien et qui aurait déjà fait 300 morts selon l'ONU, le mouvement de contestation reste déterminé. Sous la pression de la rue, un nouveau gouvernement a été formé.

Le président Hosni Moubarak s'est séparé de son ministre de l'Intérieur, mais de nombreuses personnalités ont été reconduites.

Sur le front économique, la note de l'Egypte a été dégradée par l'agence Moody's d'abord, suivie par Standard and Poor's ce mardi.

Rappelés par leurs entreprises, nombreux sont les expatriés installés en Egypte qui se ruent dans les aéroports. De 10.000 à 12.000 Français résident en Egypte. S'y ajoutent les touristes: De 5.000 à 10.000 entre 5.000 et 10.000 la semaine dernière. Pour accélere leur rapatriement, le ministère des Affaires étrangères français a indiqué que des voyagistes privés vont organiser des vols cette semaine depuis Le Caire, Hurghada et Louxor. Toutefois, aucune menace spécifique ne pèse sur les Français, souligne le ministère. "Nous n'avons ni noté ni enregistré de menaces sur les étrangers en général et sur nos ressortissants en particulier", a dit Bernard Valero.
 

Commentaire 1
à écrit le 02/02/2011 à 13:46
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La proposition de Moubarak est-elle aussi inconvenante que ça. La question porte sur 6 mois alors qu'il est au pouvoir depuis 30 ans. Il a bien des opposants, mais aussi des partisans. Pourquoi ne pas l'obliger à changer le gouvernement (gouvernement...

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