L'économie américaine montre des signes d'amélioration mais la reprise a toujours besoin d'être soutenue par la Réserve fédérale, a déclaré jeudi son président Ben Bernanke.
"Même si la croissance économique va probablement s'accélérer cette année, nous pensons que le taux de chômage persistera à rester au-dessus, et l'inflation à demeurer de façon persistante au-dessous, des niveaux que la Fed juge compatibles avec notre mandat à plus long terme", a-t-il dit, dans le cadre d'un discours prononcé devant le National Press Club.

Ben Bernanke a livré une appréciation de la conjoncture de la première économie mondiale légèrement plus positive que lors de précédentes interventions, évoquant un mieux dans la consommation des ménages, la confiance et une hausse des prêts consentis par les banques.

C'est la deuxième fois que Bernanke s'adresse au Press Club et répond aux questions des journalistes ensuite. Il a dit que la banque centrale envisageait de tenir des conférences de presse plus régulièrement pour améliorer sa communication avec le public.

Sur le chapitre de l'emploi, Ben Bernanke a dit qu'il y avait des raisons d'être optimiste mais il a toutefois ajouté aussitôt que, au vu de la faiblesse de la croissance et d'une timidité des entreprises à embaucher, il faudrait plusieurs années avant que le taux de chômage ne retombe à un niveau considéré comme normal. 

Les chiffres de l'emploi pour le mois de janvier aux Etats-Unis seront publiés vendredi. Les analystes tablent sur 145.000 créations d'emplois et un taux de chômage de 9,5%. "Tant que nous n'observerons pas une période de création d'emplois soutenue, nous ne pourrons pas considérer que la reprise est réellement en place", a résumé Ben Bernanke .

Ben Bernanke s'est par ailleurs employé à défendre le programme de rachat d'obligations de la banque centrale, qui est loin de faire l'unanimité. La Fed a lancé une nouvelle vague de rachat d'obligations en novembre, à boucler d'ici la mi-2011.

Il a jugé que ce programme avait des avantages évidents au vu de la situation actuellement sur les marchés, caractérisée selon lui par une hausse de la Bourse, moins de volatilité, et un rétrécissement des spreads entre obligations de sociétés moins risquées et plus risquées. Il a ajouté que la Fed réexaminait ce second programme d'assouplissement quantitatif (QE2) régulièrement pour s'assurer qu'il fonctionne comme prévu.