Vers un budget de rigueur aux Etats-Unis

La Maison Blanche annonce ce lundi que le président Obama va proposer pour l'exercice 2012 un budget en légère baisse, à 3.729 milliards de dollars, pour réduire le déficit grâce à une hausse attendue des recettes fiscales.
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Selon les premiers éléments rendus publics par l'administration américaines, les dépenses pour l'exercice 2011-2012  (à compter du 1er octobre prochain) sont de 2% inférieures à celles du budget actuel, qui devraient être de 3.819 milliards de dollars selon les dernières prévisions.

Le déficit serait ramené à 1.101 milliards de dollars, soit 7% du PIB, après un record de 1.645 milliards (10,9% du PIB) prévu pour l'exercice en cours. Avec le retour de la croissance, l'exécutif table sur une augmentation de 21% des recettes fiscales en 2012, à 2.627 milliards de dollars.

Le projet de budget prévoit entre autres d'abandonner les réductions d'impôts pour les ménages les plus fortunés, décidées par George W. Bush et reconduites récemment en geste de conciliation avec l'opposition républicaine victorieuse aux dernières élections.

A moyen terme, l'administration envisage aussi de couper dans les dépenses à hauteur de 1.100 milliards d'économies sur dix ans. Cet objectif s'appuie pour deux tiers sur une baisse des dépenses.

Ce chiffre ne prend pas en compte les économies liées à la fin des opérations de combat en Irak, ni les économies potentielles à prévoir si les crédits d'impôts de la présidence Bush ne sont pas reconduits une deuxième fois. Le président Barack Obama a accepté de prolonger ces réductions fiscales de deux ans, jusqu'en 2012, mais refuse d'aller au-delà comme le souhaite l'opposition républicaine.

Le texte propose un gel de cinq ans des dépenses discrétionnaires non liées à la sécurité. Selon la Maison blanche, cette mesure permettrait d'épargner 400 milliards de dollars sur dix ans et de ramener les dépenses du gouvernement à leur plus bas niveau depuis la présidence de Dwight Eisenhower (1953-61).

De nombreux programmes sociaux ou de soutien aux infrastructures sont réduits ou supprimés. Un programme aidant les ménages pauvres à payer leur chauffage serait ainsi amputé de 2,5 milliards de dollars. Un autre, prévoyant l'octroi de prêts aux grands aéroports du pays, perdrait plus de 1 milliard de dollars de financement. Plus de 2 milliards de dollars seraient économisés en diminuant les frais de voyage, d'impression, de fournitures et de conseil des administrations fédérales. Un processus visant à vendre les bâtiments "redondants ou sous-employés" serait mis en place.

La suppression de douze niches fiscales destinées aux compagnies pétrolières, gazières et aux houillères permettrait de gagner 46 milliards de dollars en dix ans. Ce montant serait affecté au développement des véhicules électriques, à l'objectif de doubler la part des énergies "propres" dans la production d'électricité, et à celui de réduire de 20% pour 2020 la consommation électrique des bâtiments.

Le projet de budget met de côté 148 milliards de dollars pour la recherche et le développement, dont 32 milliards pour la recherche biomédicale. Le financement de la recherche sur l'efficacité énergétique est multiplié par deux. Il prévoit des fonds pour étendre le réseau internet sans fil haut-débit à 98% des Américains.

Enfin, la création d'une Banque nationale des infrastructures est prévue, avec notamment l'ambition de mettre le réseau ferré à grande vitesse à disposition de 80% des Américains dans un délai de vingt-cinq ans.

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