Accord européen sur les mécanismes de soutien à l'euro

Les chefs d'Etat et de gouvernement des pays de la zone euro se sont accordés dans la nuit de vendredi à samedi, lors d'un sommet extraordinaire à Bruxelles, sur un aménagement des mécanismes de soutien à la monnaie unique.
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Les pays de la zone euro sont parvenus dans la nuit de vendredi à samedi à un accord sur le renforcement et l'assouplissement des mécanismes actuel et futur de soutien à la monnaie unique, deux éléments que les marchés réclamaient avec insistance depuis plusieurs mois.

Réunis à Bruxelles pour un sommet extraordinaire, les chefs d'Etat et de gouvernement des pays utilisant l'euro ont notamment décidé de doper les capacités financières de ces instruments et de leur permettre d'acheter des obligations de pays en difficulté sur le marché primaire.

Après l'aide à la Grèce, le plan Irlandais sera revu

Ils ont par ailleurs adouci les conditions du plan d'aide à la Grèce, qui a aussi été allongé, alors que celles du plan de sauvetage irlandais seront revues lors du sommet des 24 et 25 mars, cette fois à 27.

Le Portugal, qui a annoncé de nouvelles mesures budgétaires quelques heures avant le début de la réunion, s'est quant à lui vu délivrer un satisfecit lors du sommet mais sa capacité à échapper à un plan d'aide dépendra en grande partie de la réaction des marchés aux décisions de vendredi et des pressions exercées par ses pairs au cours des prochains jours.

Capacités d'intervention renforcées, selon Nicolas Sarkozy

"Nous avons donc renforcé de façon très significative nos capacités d'intervention. Nous avons étendu la gamme d'instruments utilisables", a déclaré Nicolas Sarkozy lors d'une conférence de presse à l'issue du sommet.

Il a ajouté que le Fonds européen de stabilité financière (FESF), qui fonctionnera jusqu'en 2013, serait doté d'une capacité effective de prêt de 440 milliards d'euros, alors que le mécanisme européen de stabilité (MES), qui lui succèdera serait doté d'une puissance de tir de 500 milliards d'euros.

"Nos deux facilités, celle d'avant 2013 et celle d'après 2013, interviendront principalement sous forme de prêts mais nous avons décidé de leur permettre de souscrire à des émissions obligataires sur le marché primaire", a poursuivi le chef de l'Etat. Le communiqué final de la réunion précise cependant que cette dernière éventualité devra demeurer une exception.

Accélération des privatisations en Grèce

Le Premier ministre grec, George Papandréou, qui s'est engagé à Bruxelles à accélérer la mise en oeuvre du programme de privatisation de 50 milliards d'euros déjà annoncé, a obtenu une réduction de 100 points de base des prêts consentis à son pays. La maturité de ces prêts sera porté de 3 à 7,5 ans.

Le cas irlandais a lui aussi été longuement évoqué mais le nouveau Premier ministre, Enda Kenny, a refusé jusqu'au bout de faire un geste sur la question de l'harmonisation de l'assiette de l'impôt sur les sociétés, comme le lui demandaient Paris et Berlin.

Réponse globale de l'Union européenne

Cette question sera mise au menu du sommet réunissant l'ensemble des chefs d'Etat et de gouvernement des Vingt-Sept fin mars, au cours duquel ces derniers doivent présenter la réponse "globale" de l'Union européenne à la crise, préparée depuis le début de l'année.

Le Premier ministre portugais José Socrates, qui refuse de recourir à une aide internationale, a lui aussi résisté vendredi aux pressions de ses pairs, dont l'Allemagne, qui souhaitent qu'un plan d'aide soit préparé sans tarder.

Les prochains jours seront décisifs

Lisbonne a énuméré vendredi matin une série de mesures comprenant notamment une réduction des dépenses de santé et d'aide sociale, le report de projets d'infrastructures et le renforcement des réformes structurelles, notamment celle du marché du travail avec une diminution des indemnités de licenciement.

Les prochains jours seront décisifs et le dossier portugais devrait figurer en bonne place sur l'agenda des ministres des Finances de la zone euro et de l'UE, réunis lundi et mardi à Bruxelles à l'occasion des réunions mensuelles de l'Eurogroupe et du conseil Ecofin.

Commentaires 12
à écrit le 12/03/2011 à 17:54
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Comme d'habitude le politique montre qu'il n' aucun poids face aux marchés. Il faut notre que nous allons encore et encore emprunter donc agraver le défict de la zone euro. Il va être très intéressant de voir la réactions des marchés dans les semai...

le 13/03/2011 à 14:40
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Les marchés ont déja réagit car ce sont essentiellement eux les prèteurs. Ils font payer cher la restructuration de la dette.C'est ainsi.Si j'ai bien lu le commentaire ci-dessous il vaut mieux que ce soit la zone euro qui prette plutot que la Chine...

à écrit le 12/03/2011 à 14:32
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Tu parles ! Ils s'assoient sur le traité de Lisbonne, sur la liberté européenne, sur l'autonomie vis-à-vis des tiers comme la Chine et de plus, si un ou plusieurs pays font défaut, personne ne pourra renflouer ce navire qui fait eau de toutes parts, ...

à écrit le 12/03/2011 à 12:24
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Beaucoup de brut pour rien ! Vive Shakespeare

à écrit le 12/03/2011 à 11:56
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Encore beaucoup de bruit pour rien??? Ne serait-il pas temps de garantir les prêts des états par la BCE en accordant des taux plus bas? Même si nous ne nous dirigeons pas vers des eurbonds, cela permettrait aux états de rembourser leurs dettes sans f...

le 12/03/2011 à 12:16
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Certe il est grand temps d'aller plus loin dans la construction europeenne ! Mais il faut aussi encourager "la vertue" de la bonne gestion de l'etat membre ! A savoir une vision allemande ou l'etat ne passe pas sont temps a s'endetter ! Pour cela le...

le 12/03/2011 à 12:22
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@Eurofederal, Vous parlez de garantie ! Mais qui apporte cette garantie ! ci ce n'est les pays qui ont une bonne gestion ! (Allemagne, Pays Bas, Filande) Pourquoi accorderaient ils une garantie sans rien en retour ! Et en particulier la mise en ...

le 12/03/2011 à 12:56
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Je veux dire que les états doivent rembourser LEURS dettes mais, il serait peut-être possible que l'UE réfléchisse à un moyen qui garantisse aux états le parapluie de l'ensemble des EUzonards... oops, désolé pour cette création hasardeuse. avec un ta...

le 12/03/2011 à 20:37
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@GG : "D'autre part, les citoyens de l'EU, en particulier des pays en difficulté doivent etre sanctionnés ! Après tout, c'est souvent pour des raisons électorales et pour des acquis sociaux que les pays se sont sur endettés !" ???? l'Irlande ??? va r...

le 13/03/2011 à 21:07
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@Tonio delavéga, Oui, vive Schumpeter et la destruction créatrice ! Oui, il auraient surement été plus profitable de laisser couler les banques irlandaises. Certe, les banquiers irlandais auraient sans nul doute perdu leur emploi et peut être même la...

le 14/03/2011 à 3:00
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Mais avec le principe de "SURVIE DU PLUS APTE" que tu prônes !! Nous sommes tous morts !! Nous ne serons jamais plus apte que des chinois sous dictature !! Pour que nous soyons plus APTE il faudrait mettre en place une dictature en France n retirer l...

le 14/03/2011 à 3:08
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"les banquiers irlandais auraient sans nul doute perdu leur emploi et peut être même la vie. (suicide)" ... et les gens qui se retrouvent dans une merde noire au chomdu , ne pouvant plus payer leur loyer, leur bouffe, les habits pour leurs enfants .....

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