Au Congrès américain, la bataille budgétaire ne fait que commencer

Après l'accord trouvé vendredi soir entre démocrates et républicains pour éviter la fermeture de nombreuses administrations, les parlementaires sont déjà tournés vers d'autres combats sur les déficits et la dette publics.
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Les administrations américaines ne fermeront finalement pas leurs portes ce lundi. In extrémis, démocrates et républicains ont en effet trouvé vendredi soir un terrain d'entente sur le budget 2011. Jusqu'au bout, les négociations semblaient pourtant condamnées à l'impasse, malgré les efforts de Barack Obama, reconverti en médiateur. Et les Etats-Unis se préparaient à vivre leur premier « government shutdown » depuis plus de quinze ans. 800.000 fonctionnaires auraient alors été priés de rester chez eux et de nombreux services non essentiels n'auraient pas été assurés.

« Les deux camps ont dû prendre des décisions difficiles pour aboutir à la plus importante coupe budgétaire de notre histoire », s'est félicité le président américain. Les démocrates ont ainsi consenti une réduction de 39 milliards de dollars des dépenses publiques au cours des six prochains mois. Mais ils ont également obtenu que ces coupes épargnent le financement du planning familial, l'une des mesures symboliquement réclamées par les républicains, poussés en cela par leur frange conservatrice. En attendant de voter la semaine prochaine ce projet de budget, le Sénat et la Chambre des représentants ont adopté une loi de financement temporaire d'une semaine, loi immédiatement promulguée par Barack Obama.

Cet accord de dernière heure ne met cependant pas un terme aux discussions sur le budget à Washington. Loin de là. Le Congrès va devoir rapidement se saisir du plafond de la dette fédérale, qui devrait être touché le 16 mai selon les estimations du Trésor. Sans entente pour relever cette limite légale, les Etats-Unis pourraient se retrouver en situation de défaut de paiement sur leur dette au début de l'été. Pour les républicains, il s'agira d'une nouvelle opportunité pour obtenir des coupes budgétaires encore plus importantes.

Puis viendront les négociations sur le budget 2012. Paul Ryan, président républicain de la commission du Budget à la Chambre, a présenté la semaine dernière un projet visant à réduire les dépenses publiques de 5.800 milliards de dollars au cours des dix prochaines années - presque six fois plus que l'objectif de la Maison-Blanche - notamment en rognant fortement Medicare, le coûteux programme d'assurance santé pour les personnes âgées. Des propositions inacceptables pour ses adversaires politiques.

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