Le parlement italien a soixante jours pour valider le plan d'austérité

Le gouvernement italien a approuvé jeudi soir le plan d'austérité visant à juguler le déficit du pays en 2014. Le budget doit maintenant obtenir l'aval du parlement.
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Le gouvernement italien a approuvé jeudi soir un plan d'austérité destiné à protéger le pays d'une propagation de la crise de la dette grecque et à éliminer le déficit budgétaire en 2014. Ce train de mesures représentant un montant de 47 milliards d'euros d'économies concentrées sur 2013 et 2014, doit être validé par le Parlement dans un délai de soixante jours.

Le plan a ravivé des tensions au sein de la coalition de centre droit de Silvio Berlusconi. Ses alliés de la Ligue du Nord l'ont averti que le gouvernement serait sur la sellette jusqu'à l'adoption du programme.

"La composition du budget est bien équilibrée entre des dépenses plus faibles et des recettes plus élevées", a déclaré le ministre de l'Economie Giulio Tremonti lors d'une conférence de presse donnée avec Berlusconi. "Avec les mesures d'aujourd'hui, nous achevons notre parcours vers un budget équilibré", a ajouté le ministre en parlant à ce propos d'un "objectif politique, civique et moral".

L'Italie, troisième économie de la zone euro, a échappé aux plus fortes secousses des marchés depuis l'explosion de la crise de la dette grecque, grâce à une politique budgétaire prudente, à un faible endettement des ménages et à un système bancaire relativement solide. Mais le pays reste vulnérable en raison d'une dette publique massive qui représente environ 120% du produit intérieur brut (PIB) et d'une croissance chroniquement faible - la plus molle de la zone euro au cours de la décennie écoulée.

Aucun détail n'a été fourni pour le moment sur la version définitive du budget. Tremonti et Berlusconi ont refusé de répondre à des questions sur ce point devant la presse.

Moins dur qu'ailleurs, dit Berlusconi

Selon des avant-projets, l'essentiel des 47 milliards d'euros viendra de coupes dans les budgets des ministères et des collectivités territoriales, ainsi que d'une diminution des réductions d'impôts consenties aux entreprises et aux ménages. L'objectif de déficit 2011 de l'Italie est de 3,9% du PIB, contre 4,6% l'an dernier. Il est censé tomber progressivement à 0,2% en 2014.

"Nous avons tenu notre engagement de ne pas prendre de mesures aussi dures que dans certains autres pays européens", a déclaré Berlusconi. "Et nous n'avons pas fait les poches des Italiens", a-t-il ajouté en utilisant une formule familière signifiant qu'il n'y avait pas de hausses d'impôts. Le président du Conseil a toutefois concédé qu'il devait procéder à "quelque chose mineure" comme le relèvement d'une taxe routière sur les grandes voitures.

Le budget est un nouveau test pour Berlusconi, qui a essuyé dernièrement des revers lors d'une série de consultations électorales. Sa cote de popularité a chuté sous les effets conjugués des affaires de corruption, des scandales sexuels et de la stagnation économique. Sa coalition est parcourue de dissensions et Tremonti a dû démentir cette semaine des allégations de presse selon lesquelles il démissionnerait si son plan n'était pas approuvé.

Les agences de notation suivent de près l'évolution du plan d'austérité. Elles craignent que l'Italie ne soit un jour contrainte de faire appel, comme la Grèce, l'Irlande et le Portugal, à un prêt international.

Le cabinet a aussi approuvé jeudi un projet de réforme du système fiscal. Ce dernier prévoit notamment d'abaisser de cinq à trois les tranches de l'impôt sur le revenu, et d'augmenter la TVA, selon un texte provisoire.

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