Ecoutes téléphoniques : la lettre qui trahit James Murdoch

James Murdoch pourrait être à nouveau entendu par une commission parlementaire britannique dans l'affaire des écoutes téléphoniques du tabloïd "News of the World". Il aurait menti en déclarant ne pas être au courant de ces pratiques pourtant monnaie courante.
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Le fils de Rupert Murdoch pourrait être appelé à témoigner de nouveau devant les parlementaires britanniques. C'est ce qu'a indiqué Tom Watson, l'un des membres de la commission chargée de l'enquête sur le scandale du "News of the World".

Deux nouveaux témoignages viennent en effet contredire les affirmations du dauphin de l'empire Murdoch qui niait avoir eu vent des écoutes téléphoniques pratiquées par des journalistes du tabloïd.

Colin Myler, un ancien rédacteur au News of The World et Tom Crone, l'ex-directeur des affaires juridiques de News International, l'entité britannique de l'empire Murdoch, soutiennent que James Murdoch était au courant des méthodes de travail de l'équipe rédactionnelle. Ces deux personnes affirment par écrit à la commission, que l'héritier de l'empire Murdoch a bel et bien reçu des mails traitant de ces méthodes de travail.

"Il y a des éléments contradictoires que la commission veut élucider, et c'est pourquoi nous allons les inviter à revenir, et il est probable que James Murdoch sera de nouveau entendu après MM. Crone et Myler", a déclaré le travailliste Tom Watson.

Les écoutes téléphoniques étaient monnaie courante.

En attendant d'être fixée sur la date d'une nouvelle audition de James Murdoch, la commission fait également part à la presse d'une lettre écrite par un journaliste, Clive Goodman, condamné en 2007, pour avoir pratiqué ces écoutes téléphoniques. Le journaliste, dans une lettre de mars 2007, dénonçait un chantage à son encontre de la part d'Andy Coulson, alors, rédacteur en chef de News of the World". Ce dernier a par la suite été nommé directeur de la communication par le premier ministre David Cameron.

Dans cette lettre envoyée à la direction des ressources humaines du groupe News International, propriétaire du titre, le journaliste accuse son ancien chef de lui avoir promis la sauvegarde de son poste au sein de la rédaction en échange de son silence sur les écoutes de la rédaction toute entière. "Cette pratique était largement abordée dans la conférence du matin, jusqu'à ce que toute référence en soit bannie par le rédacteur en chef", écrit Clive Goodman.

News International a indiqué, mardi que le groupe "reconnaissait le sérieux des documents révélés par la police et le parlement et était engagé à travailler de manière constructive et transparente avec toutes les autorités compétentes".

L'affaire éclabousse également un peu plus David Cameron, accusé par l'opposition d'avoir manqué de discernement lors de l'embauche d'Andy Coulson immédiatement après son départ de News of The World.

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