11 Septembre : la "guerre contre la terreur", un fardeau pour le budget fédéral

Le budget de fonctionnement du Pentagone a été gonflé de 667 milliards de dollars en 10 ans et continue d'augmenter.
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"Nous devons nous prémunir contre l'influence illégitime que le complexe militaro-industriel tente d'acquérir, ouvertement ou de manière cachée. La possibilité existe, et elle persistera, que cette influence connaisse un accroissement injustifié." Cinquante ans après, le discours de fin de mandat du président Eisenhower, général républicain qui fut commandant des forces armées en Europe, résonne toujours aux États-Unis.

Depuis 2001, le Capitole a accordé "1.283 milliards de dollars aux opérations militaires, aux dépenses de sécurité de base, à la reconstruction, à l'aide internationale, aux coûts aux ambassades et aux frais de santé des vétérans", selon un rapport du Service de recherche du Congrès (CRS). Le document précise que ce montant ne concerne "que" les dépenses associées aux opérations militaires auxquelles ont participé les États-Unis depuis les attentats : Afghanistan, Irak, Pakistan, Yémen...

Mais l'Eisenhower Study Group souligne, de son côté, que le Pentagone a dans le même temps obtenu 5.238 milliards de dollars pour "ses dépenses n'étant pas liées" à ces conflits. En se basant sur des "trajectoires budgétaires prévisibles" avant 2001, ce centre de recherche associé à l'université de Brown estime que le budget "de base" de la Défense a été gonflé à hauteur de 667 milliards de dollars en dix ans. Au total donc, le coût militaire imputable à la "guerre contre la terreur" s'inscrit à 1.980 milliards de dollars.

Alors qu'au coeur de l'été l'Amérique a été privée de sa note triple A par Standard and Poor's, le débat fait rage au Congrès sur la façon de tailler dans les dépenses fédérales. Et bien qu'il se soit engagé à éliminer les programmes d'armement redondants ou inefficaces, mais aussi à progressivement rapatrier les soldats américains d'Irak et d'Afghanistan, Barack Obama continue à demander plus d'argent pour le département de la Défense.Dans son projet de budget 2012, la Maison-Blanche a réclamé 553 milliards de dollars pour ce ministère (dont près de 200 milliards de dollars consacrés à la R&D et à la modernisation de l'armement), soit 22 milliards de plus qu'en 2010. L'aile gauche du Parti démocrate dénonce le lobbying du complexe militaro-industriel qui a su éparpiller sa production à travers les États-Unis et s'assurer le soutien du Congrès. Certains conservateurs remarquent qu'en 2010 les programmes sociaux ont représenté 58 % des dépenses fédérales contre 20 % "seulement" pour la défense.

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