Berlin redit son opposition formelle aux euro-obligations

Les dirigeants de la coalition de centre-droit d'Angela Merkel sont tombés d'accord ce jeudi sur le fait que l'opposition de l'Allemagne aux euro-obligations n'était pas négociable, a déclaré le ministre de l'Economie, le libéral Philipp Rösler.
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Philipp Rösler, chef du parti libéral FDP, a déclaré ce jeudi à la presse avoir parlé par téléphone avec la chancelière Angela Merkel, chef de file de la CDU, et Horst Seehofer, patron de la CSU bavaroise, et tous trois sont convenus qu'ils rejetaient la création d'obligations communes à la zone euro pour tenter d'endiguer la crise de la dette.

"Nous ne sommes pas prêts à échanger une modification du Traité (de l'Union européenne) contre des règles voulues par d'autres pays européens, comme par exemple les euro-obligations", a-t-il dit lors d'une conférence de presse au cours de laquelle il a présenté des propositions de changement dudit Traité.
"Chacun de nous trois rejette clairement et expressément ceci", a-t-il dit, ajoutant que créer une union de la dette serait faire fausse route.

L'Allemagne et la France ont promis de présenter avant le Conseil européen du 9 décembre des propositions de modifications des traités de l'Union. Vendredi, Angela Merkel doit prononcer un discours sur la crise devant le parlement allemand.

Philipp Rösler a ajouté que les trois dirigeants se rejoignaient sur l'idée qu'il serait mauvais de faire pression sur la Banque centrale européenne (BCE) pour qu'elle adopte un rôle plus actif face à la crise et que l'indépendance de l'institution était une bonne chose qu'il fallait préserver. "Par conséquent, elle doit décider de son propre chef ce qu'elle pense être le mieux", a dit le ministre.

Il a proposé de fixer au sein de l'Union européenne un plafond de déficit à 2% du produit intérieur brut (PIB), contre 3% prévu par le "Pacte de stabilité et de croissance", qui n'a pas été respecté par nombre d'Etat membres.

Philipp Rösler a également défendu l'idée de sanctions automatiques renforcées pour les mauvais élèves en matière budgétaire et estimé que le gel des fonds structurels européens était une option, de même que le retrait du droit de vote du pays dans les instances européennes ou l'implication de la Commission européenne dans les budgets nationaux.

Le ministre a ajouté que la lutte contre la crise de la dette pourrait prendre jusqu'à cinq ans. Les propositions de Rösler ont été transmises pour examen aux services d'Angela Merkel.

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