La BCE prête à agir de nouveau, selon Mario Draghi

Le président de la Banque centrale européenne, Mario Draghi, a fait comprendre ce jeudi qu'il était prêt à prendre des mesures supplémentaires pour soutenir l'économie de la zone euro, ajoutant que les risques baissiers avaient augmenté et que la BCE était consciente des difficultés croissantes des banques.
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Alors que la pression s'accroît sur les dirigeants de la zone euro pour progresser sur une réponse à la crise de la dette d'ici au sommet européen du 9 décembre, Mario Draghi, qui s'exprimait devant le parlement européen, a appelé à un "approfondissement" de l'intégration budgétaire et fiscale.

"A mes yeux, ce dont a besoin notre union économique et budgétaire, c'est d'un nouvel accord budgétaire - une reformulation fondamentale des règles budgétaires, avec les engagements budgétaires mutuels que les gouvernements de la zone euro ont pris", a-t-il déclaré. "Nous pourrions nous demander si un nouvel accord budgétaire serait suffisant pour stabiliser les marchés et si une vision crédible de long terme peut être utile à court terme. Notre réponse, c'est qu'il s'agit sans nul doute de l'élément le plus important pour commencer à rétablir la confiance."

L'Allemagne et la France ont promis de présenter avant le Conseil européen du 9 décembre des propositions de modifications des traités de l'Union.

Le nouveau président de la BCE a mis en avant les actions coordonnées annoncées mercredi par les principales banques centrales mondiales et a assuré que l'institution de Francfort veillerait à ce que l'inflation ne soit ni inférieure ni supérieure à l'objectif fixé. "La politique monétaire de la BCE est en permanence guidée par l'objectif de maintien de la stabilité des prix dans la zone euro à moyen terme et cela s'applique à la stabilité des prix dans les deux directions", a déclaré Mario Draghi. "Les risques baissiers en termes de perspectives économiques se sont accrus", a-t-il ajouté.

Possible baisse des taux

Ces propos ont alimenté les spéculations sur un possible nouvel abaissement des taux d'intérêt lors de la réunion de politique monétaire de la BCE le 8 décembre et ont pesé sur l'euro, qui a touché juste après un plus bas de séance, avant de se reprendre quelque peu.

Mario Draghi a souligné qu'il s'exprimait avant la réunion du conseil des gouverneurs et que par conséquent, rien de ce qu'il disait ne pouvait être interprété comme un indice de la prochaine décision de politique monétaire de la banque centrale.

Mais nombre d'investisseurs estiment que ces propos renforcent la probabilité d'un nouvel assouplissement de la politique monétaire de la BCE la semaine prochaine. "Ces propos accroissent bel et bien la possibilité d'une baisse des taux", juge Jeremy Stretch, de CIBC World Markets.

"La semaine prochaine, les spécialistes de la BCE livreront leurs prévisions et nous assisterons sans doute à un abaissement des perspectives de croissance et d'inflation. Tout cela conduira à des anticipations d'une baisse des taux de la BCE et d'une prolongation des mesures non conventionnelles. Les marchés seront très frustrés s'ils n'obtiennent pas cela la semaine prochaine."

En réponse aux questions de parlementaires, le successeur de Jean-Claude Trichet a ajouté que la BCE avait toute latitude pour agir dans le cadre du Traité de l'Union européenne et que le plus important était de dégripper les canaux du crédit.

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