Les Frères musulmans mettent leur grain de sel dans les négociations entre l'Egypte et le FMI

Malgré un contexte politique fragile, une délégation du FMI (Fonds monétaire international) s'est rendue au Caire, lundi, afin de discuter de la demande de prêt d'un montant 3,2 milliards de dollars déposée par les autorités égyptiennes. Un gouvernement décrié, notamment par les Frères Musulmans, qui détiennent deux tiers des sièges au parlement et qui exigent plus de transparence.
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Les Frères musulmans, première force politique d'Egypte, ont demandé mardi plus de transparence au gouvernement avant d'accorder leur soutien formel à une demande de prêt de 3,2 milliards de dollars auprès du Fonds monétaire international (FMI). Le Parti de la justice et de la liberté (PLJ), issu de la confrérie, a indiqué dans un communiqué avoir rencontré lundi une délégation du FMI venue au Caire pour discuter de ce prêt destiné à aider le pays à surmonter une grave crise économique.

Outre le prêt du FMI, le gouvernement égyptien a sollicité une aide de 1 milliard de dollars auprès de la Banque mondiale et de 500 millions de dollars auprès de la Banque africaine de développement.

"Fardeau pour le peuple égyptien"

Le président du PLJ, Mohamed Morsi, a expliqué que sa formation "n'avait aucune réserve envers des négociations avec le FMI ou toute autre institution internationale dont l'Egypte est membre", et que son parti "pourrait certainement accepter toute aide de ces institutions qui servirait l'intérêt général". Toutefois, le parti islamiste, qui détient près de la moitié des sièges au Parlement, a ajouté que le gouvernement égyptien nommé par le pouvoir militaire n'avait "pas encore soumis de plan de mesures économiques relatif à ce prêt", ni apporté les informations nécessaires sur ses modalités et son impact budgétaire. "Ce prêt sera un fardeau sur les épaules du peuple égyptien, qui a le droit de savoir comment il sera utilisé et remboursé", a ajouté Mohamed Morsi, selon le communiqué.

Outre ses discussions avec le gouvernement, le FMI tient à obtenir des assurances de la formation islamiste, grande gagnante des récentes élections législatives, que ce prêt ne sera pas remis en cause, ont indiqué à l'AFP des sources diplomatiques. De précédentes négociations sur un tel prêt avaient été interrompues l'an dernier par les autorités égyptiennes, dans un climat de désaccords au sein du pouvoir égyptien sur l'opportunité de solliciter cette aide.

Dégradation à grande vitesse de la situation économique

L'Egypte est confrontée depuis la démission en février 2011 du président Hosni Moubarak à une crise marquée notamment par une chute du tourisme et des investissements étrangers, ainsi qu'à une hausse des demandes sociales. Cette situation se traduit par une fonte de ses réserves de devises nécessaires pour assurer les importations, et une aggravation du déficit budgétaire sous le poids de subventions aux produits de première nécessité.

Le ministre des Finances Momtaz Saïd a récemment évalué les prévisions de déficit budgétaire pour l'année en cours à 144 milliards de livres (24 milliards de dollars, contre 134 milliards (22,3 milliards de dollars) initialement estimés. Les réserves de change sont quant à elles passées de 36 milliards de dollars au début de l'année dernière à 15,7 milliards à la fin du mois de février, selon des chiffres de la banque centrale.

Commentaire 1
à écrit le 20/03/2012 à 15:40
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Malaise... religion tout court contre religion de l'argent...

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