La présidence de la Banque mondiale se joue entre les Etats-Unis et le Nigeria

Le président de la Banque mondiale sera connu lundi 16 avril. Après l'abandon du colombien José Antonio Ocampo, deux candidats restent dans la course : l'Américain Jim Yong Kim et la Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala.
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Selon Rogério Studart, le représentant du Brésil à la Banque mondiale, le conseil d'administration, instance chargée de trancher entre les deux candidats, fera son choix lundi. Et pour la première fois, le candidat américain au poste, Jim Yong Kim, a une rivale: la ministre nigériane des Finances, Ngozi Okonjo-Iweala, 57 ans, dont 25 ans de carrière à la Banque mondiale. L?un des deux candidats succèdera à l?Américain Robert Zoellick, dont le mandat s?achève fin juin. L'économiste colombien José Antonio Ocampo, 59 ans, s'est quant à lui retiré de la course vendredi, déçu de ne pas obtenir le soutien de son propre pays.

Nomination par consensus

L'issue du face-à-face comporte peu de suspense. M. Kim, médecin de 52 ans, devrait être nommé par consensus, soutenu par les administrateurs américain, japonais et canadien, avant de rallier l'assentiment des Européens. Le bloc ainsi formé dépasse 60% des voix, ne laissant guère d'autre choix aux administrateurs restants que de se plier à ce "consensus", ou de réclamer un vote qu'ils sont voués à perdre. C'est de cette manière que les Etats-Unis et l'Europe se partagent depuis 1946, en vertu d'un accord tacite, la présidence de la Banque et la direction générale du Fonds monétaire international. Et cette tradition a la vie dure, même si Mme Okonjo-Iweala la trouve "dépassée de soixante ans".

Kim grand favori

Pourtant, l'abandon de M. Ocampo pourrait rebattre les cartes en faveur de Mme Okonjo-Iweala. Celle-ci peut désormais se présenter comme la championne des pays émergents et en développement.
M. Kim restait cependant le grand favori. Ce médecin et anthropologue, né en Corée du Sud, est déjà assuré du soutien des deux administrateurs ayant le plus de voix au conseil d'administration de la Banque, les Etats-Unis et le Japon, mais aussi de celui du Canada et du Mexique. Selon une tradition bien établie, les Européens se rangent systématiquement derrière le candidat américain, afin d'obtenir le soutien réciproque des Etats-Unis pour obtenir la direction générale de l'institution-soeur, le Fonds monétaire international.

Une position commune des pays émergents

"La seule façon de contourner cela est la possibilité que des pays européens refusent de se ranger derrière le candidat des Etats-Unis. Dans le contexte actuel, cela ne semble pas probable", explique à l'AFP le Sud-Africain Daniel Bradlow, professeur de droit à Washington et spécialiste des institutions internationales.
Restait à savoir quelle attitude allaient adopter les Brics (Brésil, Russie, Inde, Chine, Afrique du Sud), critiques de la tradition du partage des postes entre Occidentaux. Vendredi, le ministre brésilien des Finances Guido Mantega a indiqué que ce groupe soutiendrait un seul et même candidat: "Nous adopterons une position commune des Brics, en faisant un choix commun". Il n'a précisé ni quand ni comment cette position commune serait arrêtée, ni à quel candidat elle bénéficierait.
 

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