Afrique du Sud : conflit social sanglant dans une mine de platine

Au moins une trentaine de sud-africains ont été tués par la police jeudi dans une mine à Marikana. A l'origine du drame, deux syndicats en conflit avaient appelé à une grève sauvage pour renégocier les salaires des travailleurs de l'entreprise minière Lonmin.
L'Afrique du Sud est en proie à de violents conflits sociaux en raisons des bas salaires chez les mineurs. Copyright Reuters

Nouvelle page sombre dans l'histoire de l'Afrique du Sud. Jeudi, plus d'une trentaine de mineurs ont été tués à l'orée de la mine de platine Lonmin de Marikana, près de Johannesburg. En cause, une grève violente qui a très vite tourné au carnage avec l'intervention des forces de police. «Bain de sang», «le champ de la mort»... les manchettes de la presse sud-africaine sont unanimes : le pays n'a plus connu un drame d'une telle ampleur depuis la fin de l'apartheid. Violences policières démesurées ou menace réelle des travailleurs, la responsabilité de l'évènement reste pour l'heure inconnue.

Conflit syndical

Pourtant, la situation de départ ne présageait pas un tel dénouement. A l'origine, le conflit portait sur les salaires. La rémunération des ouvriers des mines sont en effet très bas, en moyenne 4000 rands (400 euros) par mois pour six jours de travail sur sept. Par ailleurs, la plupart d'entre eux vivent dans des logements précaires, parfois sans eau ou électricité. Une hausse de 300% du salaire a alors été réclamée par certains miniers au patronat de Lonmin, soit 12.500 rands mensuels (1250 euros).

Très vite, l'entreprise britannique a signifié son refus de négocier et ordonné aux grévistes de retourner au travail, faute de quoi ils seraient licenciés. Et quand certains salariés ont voulu regagner le chemin de la mine, c'est avec violence que les syndicats ont corrigé les récalcitrants. Les tensions entre l'Union nationale des mineurs (NUM) et son rival, l'Association des mineurs et de la construction (AMCU) ont alors dégénéré. Le 10 août, dix morts avaient déja été dénombrés suite aux violences intersyndicales.

Mauvaise publicité

Sous le coup des images, ce conflit social a vite dépassé les frontières sud-africaines. Vendredi, l'action Lonmin perdait 5,84% à la Bourse de Londres, dans la catégorie des valeurs moyennes, en dépit d'un marché en hausse. Depuis le début de l'année, le titre minier accuse une chute de 37% de sa valeur. Selon les décomptes de l'entreprise britannique, les six jours de grève lui ont fait perdre l'équivalent de 15.000 onces de platine. De même, l'objectif de production annuelle ne sera pas atteint, précise Lonmin. Même la presse s'inquiète de l'image refletée au monde entier. «Les investisseurs étrangers vont se poser des questions sur la stabilité politique et économique du pays», souligne à ce titre le quotidien sud-africain Beeld dans son édition de vendredi.

Commentaires 3
à écrit le 20/08/2012 à 13:20
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Quelle démocratie , ce pays , en guise de conflit , ils reçoivent des balles réelles , une entreprise britannique et libérale bien- sûr , social = connaît pas.

à écrit le 17/08/2012 à 19:37
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Et pendant ce temps en France on donne 400 euros de Rsa à des personnes qui n en branle pas une ou qui casse tout à Amiens ou ailleurs !

le 18/08/2012 à 10:33
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C'est vrai que si on peut plus démocratiquement matraquer les grévistes, la Chine et la Russie vont paraître des paradis :-)

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