Nouvelle instabilité politique en Tunisie

L'assassinat du chef de l'opposition tunisienne mercredi a provoqué de violentes protestations contre le pouvoir islamiste en place. Le Premier ministre a avancé la possibilité d'instaurer un nouveau gouvernement, composé de technocrates. Mais le parti Ennharda s'oppose à cette possibilité.
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Mercredi matin, Chokri Belaïd, le chef de l'opposition tunisienne, a été tué par balles en sortant de son domicile à Tunis. Un homicide qui a mis le feu aux poudres dans la capitale tunisienne. Ce premier assassinat politique depuis la révolution de 2011 a entraîné de violentes manifestations contre le pouvoir islamiste en place. Des heurts avec la police ont même fait un mort dans le camps des forces de l'ordre.

Face à cette situation explosive, le Premier ministre Hamadi Jebali s'est adressé à la nation dans la soirée mercredi pour annoncer la formation d'un nouveau gouvernement.  "J'ai décidé de former un gouvernement de compétences nationales sans appartenance politique qui aura un mandat limité à la gestion des affaires du pays jusqu'à la tenue d'élections dans les plus brefs délais", a-t-il déclaré, tentant de calmer le jeu. Mais jeudi, le parti ennharda a exprimé sa ferme opposition à une dissolution du gouvernement actuel.

Un nouveau cycle de violences ?

Les proches de Chokri Belaïd ont accusé le parti islamiste au pouvoir Ennahda d'être responsable du meurtre, laissant craindre un nouveau cycle de violences dans un pays déjà miné par une crise politique, sociale et économique et qui peine à se relever de la révolution qui a fait chuter Zine El Abidine Ben Ali en janvier 2011.

Les premières élections libres post-révolution avaité été organisées le 23 octobre 2011, et c'est par elles que les islamistes sont arrivés au pouvoir.

Dénonçant un "odieux assassinat", le président Moncef Marzouki, un laïc qui entretient des relations tendues avec Ennahda, a annulé un déplacement au Caire et est rentré d'urgence de France à Tunis. Il a convoqué une réunion des hauts dirigeants politiques et sécuritaires.

"Le peuple veut la chute du régime!"

Après de premiers heurts le matin entre policiers et manifestants, une foule a accompagné l'ambulance transportant le corps de l'opposant qui s'est arrêtée avenue Bourguiba, à Tunis, devant le ministère de l'Intérieur, symbole de répression pour les opposants. "Le peuple veut la chute du régime!", "le peuple veut une révolution de nouveau", "Ennahda tortionnaire du peuple", ont scandé les manifestants, entonnant plusieurs fois l'hymne national.

Les funérailles auront lieu vendredi, c'est aussi ce jour-là qu'une grève générale pourrait toucher le Tunisie. En effet, en signe de protestation après l'assassinat de Belaïd, quatre formations de l'opposition laïque -le Front populaire, Al-Massar (gauche), le Parti républicain et Nidaa Tounes (centre)- ont appelé à une grève générale et suspendu leur participation à l'Assemblée nationale constituante.

Commentaires 3
à écrit le 07/02/2013 à 14:40
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Une Révolution dirigée par une religion et ses dictateurs, on peut voir déjà la fin. Dommage qu'elle n'a pas le vrais leader qui pense vraiment à son peuple (pas pour la religion) comme : Mohandas Karamchand Gandhi en Inde ou Nelson Mandela au Afriqu...

à écrit le 07/02/2013 à 12:37
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Tant que les religieux seront au pouvoir, c'est l'intolérance qui l'emportera. Quelle que soit la religion... Le peuple tunisien, qui avait pourtant porté ce parti au pouvoir, s'en mord maintenant les doigts. Dommage qu'il faille encore passer ...

à écrit le 07/02/2013 à 12:06
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Le leader islamiste est parti se réfugier à Londres encore plus vite que l'ex dictateur Ben Ali ne l'avait fait en 2010. Les tunisiens tiennent la detnière chance de supprimer ces nouveaux dictateurs religieux pour enfin s'ouvrir la voie pour une rép...

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