Espionnage : l'étroite collaboration des services français et anglais

Par latribune.fr  |   |  591  mots
La surveillance de masse se ferait notamment grâce au développement de relations secrètes avec des entreprises de télécommunications.
Les services de renseignement français, mais aussi allemand, espagnol et suédois collaborent étroitement depuis cinq ans avec le service britannique, la GCHQ, pour surveiller les conversations téléphoniques et Internet, affirme ce samedi le journal The Guardian.

Quand la Grande-Bretagne et la France collaborent… en matière d'espionnage. Le journal britannique The Guardian révèle ce 2 novembre que les services de renseignement français ont œuvré en "étroite collaboration" avec leur homologue britannique - la GCHQ - pour mettre au point une surveillance de masse des communications téléphoniques et d'Internet, et ce depuis cinq ans.

La France n'est pas le seul pays concerné puisque selon l'article du journal, qui cite des documents obtenus par Edward Snowden, les services de renseignement espagnol, suédois et allemand ont également collaboré avec la GCHQ.

Des alliance entre services de renseignement

La surveillance de masse se ferait notamment grâce au développement de relations secrètes avec des entreprises de télécommunications, avance le quotidien. Pour faciliter le filtrage des données échangées sur Internet, des alliances ont été nouées entre services de renseignement dans le but de donner accès à des entreprises de pays tiers, d'après le document du GCHQ obtenu par l'ancien employé du renseignement américain Edward Snowden.

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La GCHQ aurait même conseillé les services de renseignement - notamment allemand -, sur la façon de contourner les lois nationales visant à restreindre le pouvoir de surveillance des agences de renseignement.

La GCHQ a coaché des membres de la DGSE

Dans l'un des textes, The Guardian a découvert qu'il est mentionnée le fait que la Direction générale de la sécurité extérieure (DGSE) française dispose "d'un avantage compte tenu de ses relations avec une société de télécommunications, qui n'est pas nommée". Le GCHQ "espère tirer profit de cette relation pour ses propres opérations", ajoute le quotidien, précisant que le GCHQ a formé des membres de la DGSE pour "des opérations internet multidisciplinaires".

Ces révélations interviennent alors que l'Europe et l'Asie sont en pleine polémique avec les États-Unis sur la collecte massive de données par Washington, et qu'Edward Snowden a mis en évidence l'étroite collaboration entre le GCHQ et son homologue américain, l'Agence de sécurité nationale (NSA).

La vie privée, un sujet brûlant

Les révélations du Guardian vont apporter de l'eau au moulin de la NSA américaine. En effet, bien que la France et l'Allemagne aient eu des réactions outragées suite aux révélations d'espionnage de la NSA, on sait désormais qu'elles mènent également des programmes de surveillance secrets en collaboration avec l'agence britannique GCHQ.

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Depuis début juin, les révélations d'Edward Snowden se succèdent, notamment par le biais du Guardian qui avait interviewé l'ancien employé de la NSA début juin afin qu'il s'explique sur ses motivations. Ses révélations ont par la suite provoqué une vive polémique aux États-Unis et dans le monde sur les atteintes aux libertés publiques et à la vie privée. Les dirigeants européens ont été contraints de se montrer fermes face à ces informations, sans pour autant noircir de trop les relations diplomatiques avec les États-Unis.

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