Le coût des catastrophes naturelles a été multiplié par quatre en trente ans

Les pertes économiques mondiales liées à des désastres climatiques sont passées de 50 à 200 milliards de dollars par an entre 1980 et 2012. La gestion de ce genre de risques doit être intégrée dans les plans de développement économique des États, estime la Banque mondiale.
Giulietta Gamberini
Entre 1980 et 2012, les catastrophes naturelles ont coûté la vie à 2,5 millions de personnes et représenté un coût de 3800 milliards de dollars.

Les catastrophes naturelles coûtent de plus en plus cher et la situation risque encore de s'aggraver. C'est l'alerte lancée par la Banque mondiale dans un rapport publié ce lundi, à l'occasion de la Conférence de Varsovie sur le changement climatique (qui réunit du 11 au 22 novembre les Etats membres des Nations Unies) et à dix jours du passage du typhon Haiyan qui a fait, selon un bilan encore très provisoire, 3900 morts aux Philippines.

Pendant la dernière décennie, les pertes économiques mondiales liées à des désastres climatiques ont presque atteint le montant de 200 milliards de dollars par an, alors qu'elles étaient évaluées à 50 milliards de dollars annuels dans la décennie 80. En trente ans, le coût à donc été multiplié par quatre, pour un total de 3800 milliards de dollars entre 1980 et 2012, calcule l'institution, se fondant sur les chiffres fournis par la compagnie de réassurance Munich Re. En plus des destruction de biens privés et d'infrastructures publiques, 2,5 millions de personnes ont été tuées par ce fléau.

Réchauffement climatique

Trois quarts de ces pertes sont le résultat de phénomènes climatiques extrêmes, qui pourraient devenir de plus en plus ravageurs.

« On ne peut pas établir de lien entre un évènement météorologique et le changement du climat, mais les scientifiques estiment que les phénomènes extrêmes vont se multiplier si rien n'est fait pour lutter contre le changement climatique », a expliqué la vice-président de la Banque mondiale, Rachel Kyte.

Les pertes se concentrent d'ailleurs dans les pays au développement rapide et aux revenus moyens, dont le nombre croissant d'actifs de valeur sont de plus en plus exposés à ce risque. L'impact moyen des catastrophes dans ces pays a été évalué à 1% du PIB entre 2001 et 2006 : dix fois plus que dans les pays à hauts revenus.  Les États les plus petits et aux plus bas revenus sont les plus mutilés par les catastrophes, car ils ont le moins de moyens pour y faire face.

Gestion des risques

La Banque mondiale appelle donc à accroître les investissements qui peuvent permettre de réduire les dommages, en intégrant la gestion de ce genre de risques dans les plans de développement économique des États. Et le rapport relaie les bonnes pratiques qui peuvent inspirer la communauté internationale pour se préparer ou réagir aux catastrophes naturelles, contribuant à réduire la pauvreté dans le monde.

Si bâtir une nouvelle infrastructure plus sûre peut coûter entre 10 et 50%  plus cher que juste reconstruire l'originale (voire encore davantage dès lors qu'il s'agit de projets à grande échelle), ces frais supplémentaires sont sans doute rentabilisés sur le long terme, estime la Banque mondiale. Les bénéfices des systèmes d'alerte précoce dépassent leurs coûts dans un rapport de 4 à 36.

Giulietta Gamberini
Commentaires 6
à écrit le 19/11/2013 à 11:38
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Et ce n'est QUE le début. En méca, on appelle ça un retour de manivelle...

à écrit le 19/11/2013 à 10:09
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Aucun rapport avec un quelconque (et très hypothétique pour ne pas dire plus) réchauffement climatique, mais tout à voir avec les résultats de la mondialisation: augmentation du niveau de vie et de l'investissement dans des zones qui jusqu'ici étaien...

le 19/11/2013 à 12:25
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De ce commentaire intelligent.

le 19/11/2013 à 13:07
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Et comme il y a de plus en plus de monde, il y a de plus en plus de gens qui veulent s'installer au bord de la mer. Comme il y a de moins en moins de place, on construit sur d'anciens marais, derrière des digues pourries, au bord de plages ou de fala...

à écrit le 19/11/2013 à 9:59
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plus que le réchauffement climatique ce sont les constructions en zones de risques qui sont le probleme, mais il faut bien loger une population tjs grandissante.

à écrit le 19/11/2013 à 9:49
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50 M de dollars des années 80 =137M actuel en prenant l'inflation en compte soit une augmentation de 200-137=63M actuel De plus on est de plus en plus riche donc on a plus à perdre. Par rapport à l'evolution du PIB en 1980: 10 300 Milliard de ...

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