Hollande fera la promo des talents de la French Tech à San Francisco

Par Delphine Cuny  |   |  920  mots
François Hollande déjeunera notamment avec Eric Schmidt, le président exécutif de Google, qu'il a reçu à plusieurs reprises à l'Elysée.
Le chef de l'Etat doit rencontrer lors de sa visite à San Francisco ce mercredi 12 février le président de Google et la numéro deux de Facebook ainsi que des entrepreneurs français installés dans la Silicon Valley. Il va aussi inaugurer un accélérateur de startups et mettre en avant les innovations hexagonales.

Ce sera court mais hautement symbolique. Dans le cadre de sa visite d'Etat aux Etats-Unis, après deux jours à Washington, où il a été reçu à la Maison-Blanche par Barack Obama et ra rencontré Christine Lagarde, la directrice générale du FMI, ainsi que le président de la Banque mondiale, François Hollande se rend ce mercredi dans la Silicon Valley, le temple de l'innovation. C'est une première depuis la visite de François Mitterrand il y a trente ans ! Au programme de ce déplacement, un déjeuner avec les dirigeants des plus grandes entreprises californiennes, notamment Eric Schmidt, le président exécutif de Google, qui avait été reçu à plusieurs reprises à l'Elysée par François Hollande dans le cadre des discussions (tendues) avec les éditeurs de presse, Sheryl Sandberg, la directrice opérationnelle de Facebook, Jack Dorsey, le cofondateur de Twitter et de Square.

Rencontres avec Tony Fadell et Elon Musk

Le Président de la République, qui a sa page Facebook, son compte Twitter et Google + officiels, devrait aborder quelques sujets qui fâchent, comme les pratiques d'optimisation fiscale qui « ne sont pas acceptables » a-t-il récemment déclaré. Autres convives et non des moindres du déjeuner : Tony Fadell, le « père » de l'iPod et fondateur de la société d'objets connectés Nest, récemment rachetée par Google pour 3,2 milliards de dollars, Marc Benioff, le fondateur de l'éditeur de logiciels et spécialiste du cloud Salesforce, ainsi que la présidente de la fondation Mozilla, Mitchell Baker. François Hollande rencontrera également Elon Musk, ce multi-entrepreneur très réputé et visionnaire, cofondateur de PayPal, de Tesla Motors et de SpaceX. La crème de la Silicon Valley en somme. Environ 60.000 Français vivent dans la baie de San Francisco. C'est la première communauté européenne sur place.

Pas un « voyage-découverte »

Mais la délégation française ne veut surtout pas donner l'impression que la France vient se pâmer devant tant d'ingéniosité et de réussites éclatantes. « L'idée de ce déplacement est de montrer qu'il y a un pont entre la Silicon Valley et l'écosystème français, dans les deux sens. Il ne s'agit pas d'un voyage-découverte où l'on viendrait s'émerveiller du génie américain ! La France n'a pas à rougir de son écosystème numérique » explique un haut fonctionnaire. Ainsi François Hollande, qui sera accompagnée entre autres de sa ministre chargée de l'Economie numérique, Fleur Pellerin, et d'Anne Lauvergeon, la président de la commission "Innovation 2030", vient aussi présenter aux Américains des innovations françaises, célébrer la réussite de startups hexagonales dans la Valley et encourager les investissements croisés. Exemple de success-story : la société Criteo, spécialisée dans le ciblage publicitaire sur internet, a fait une entrée remarquée sur le Nasdaq en octobre dernier.

Stéphane Richard et le « Steve Jobs français » dans la délégation

La délégation compte de nombreux chefs d'entreprise, tels qu'Eric Careel, le cofondateur de Sculpteo (impression 3D) et Withings (balances et tensiomètres connectés), Ludovic Le Moan, de la startup toulousaine Sigfox (réseau bas débit pour l'Internet des objets) qui a levé 10 millions de dollars auprès d'Intel Capital, Bertin Nahum de Medtech (robots médicaux) surnommé « le Steve Jobs français » pour avoir été nommé l'un des plus entrepreneurs les plus innovants par une revue canadienne, Frédéric Mazzella du service de covoiturage Blablacar, Yseulys Costes de 1000mercis, Jamal Labed, de l'éditeur de progiciels EasyVista et président de l'Afdel, l'association des éditeurs de logiciels, ou Vincent Ricordeau, le président de Kisskissbankbank, le site de financement participatif (crowdfunding). Mais aussi Stéphane Richard, le PDG d'Orange, dont le groupe veut "se réinventer en mode startup" et a son laboratoire de veille et un programme d'accélération de jeunes pousses sur place (Orange Fab).

Inauguration d'un accélérateur de startups et vitrine de la French Tech

François Hollande va d'ailleurs inaugurer à San Francisco, avec le maire (démocrate) de la ville, Edwin M. Lee, le « US French Tech Hub », un accélérateur de startups dont l'ambition est d'aider à l'internationalisation des jeunes pousses françaises. Ce sera la première des « Maisons de l'international », annoncées par Nicole Bricq, et une deuxième ouvrira en même temps à Boston. Celles-ci offriront des services d'hébergement et de conseil, un accès à des financements adaptés ainsi qu'une mise en relation avec des réseaux de décideurs et de mentors de haut niveau. Elles seront aussi « une vitrine de l'excellence et de l'innovation françaises », au travers d'un programme d'animation et de promotion.

Le chef de l'Etat va également rencontrer, au cours d'une table-ronde sur l'entrepreneuriat et l'innovation, organisée dans les locaux de l'Atelier, la cellule de veille de BNP Paribas, des patrons français de startups implantées dans la Valley, tels que Miguel Valdes-Faura, de l'éditeur de logiciels de processus métiers BonitaSoft et Jérôme Lecat, de Scality, un spécialiste du stockage des données à très grande échelle, qui a levé cet été 22 millions de dollars auprès de Bpifrance, Iris Capital (Orange Publicis) et le fonds californien Menlo Ventures.

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(Article créé le 07/02/2014 à 17:37, mis à jour le 12/02/2014 à 08:56)